• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


jean-jacques rousseau 20 mai 2022 00:13

Vous voyez mon cher Bruno où j’ai perdu le fil de votre logique, c’est dans ce passage :"Ceci dit, libéralisme et liberté sont des termes parfaitement antinomiques, car la volonté de la part de la classe capitaliste de se débarrasser de l’aristocratie terrienne, par l’introduction de la démocratie, ne fut pas le fruit d’un sursaut philanthropique, mais bien davantage la volonté de créer une société de consommation.« 

A mon avis cette séquence est mal articulée.

Le combat historique des forces dans l’Angleterre du 17e siècle est très parlant en lui même sans qu’il soit nécessaire d’y sur-imprimer une nouvelle grille de lecture.

Certes la noblesse héréditaire à la mort de Charles Ier est renversée par les troupes du Parlement, avec Cromwell comme homme fort de l’époque. Ceci veut s’inscrire dans la continuité de la Magna Carta de 1216 imposée du fait de la défaite anglaise à Bouvines du dimanche 27 Juillet 1214 et de la précarité du roi anglais. Cette charte reconnait le pouvoir, l’autorité et les droits des barons anglais exclusivement, bien qu’aujourd’hui on en a prétendument vulgarisé l’application pour le vulgum pecus.

Cette charte permet aux petits seigneurs d’Angleterre l’accès à une autorité et une certaine impunité reconnue par les juges de la cour de Londres. Que vont-ils en faire ? Peu de chose avant l’explosion de la piraterie et du commerce océanique de l’Angleterre Élisabéthaine. C’est a cette époque que ces barons sanguinaires et aventuriers trouvent de nouvelles ressources pour combler leur soif de pouvoir.

Les cadets imaginent de supplanter leurs ainés en s’engageant dans l’économie de comptoir et y profiter de ressources monétaires plutôt qu’immobilières et foncières dont ils sont écartés. Tout le reste découle de la création des Compagnies à chartes royales et monopoles : Compagnie des Indes, Compagnie de la Baie d’Hudson, etc. Des sociétés commerciales protégées du fait que des nobles de quelque extraction en sont les membres solidaires, donc offrant une protection mutuelle, garantie juridiquement par la Magna Carta contre l’autorité royale.

D’où vient ce que vous dénommez abruptement comme »société de consommation" ? De la nécessité d’ouvrir un marché local à des importations lucratives en direction de la vieille Angleterre de centaines de cargaisons des navires de ces compagnies commerciales.

C’est ici que se situe le nœud gordien du système économique occidental. Déjà il y a découplage entre autorité centrale et puissants

agents commerciaux. C’est ici que décolle un système commercial-financier qui va se séparer de l’économie réelle, c’est à dire d’une administration raisonnée des ressources du Pays sous l’autorité et la souveraineté du Prince. Et c’est ici que se crée une classe de « barons voleurs » qui joueront de plus en plus un rôle d’arbitres politiques et manipulateurs du consensus public. Ils ont bien vu qu’un système prétendument « démocratique » et « libéral » faisait la plus belle part à toutes leurs ambitions...

La limite de l’exercice se situant naturellement à l’impossible stabilité systémique d’un tel régime à mille têtes, obligé par l’appât du gain de ses promoteurs, à plus d’endettement public, à plus de corruption, plus de manipulation de l’opinion et plus de guerres.

Le consensus de Washington ne peut pas se concevoir sans le pouvoir exorbitant de ces Compagnies « à Charte » aujourd’hui dites « multinationales ».


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès