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Chimaera Chimaera 22 juin 2007 12:58

@ Forest Ent

Là encore, je pense que vous connaissez mal certains des exemples que vous citez. Prenons le cas d’ASF. J’ai eu l’occasion de travailler dans l’équipe qui a financé l’acquisition chez Royal Bank of Scotland. Il y a beaucoup de choses à dire sur les différentes privatisations d’actifs d’infrastructure. Deux choses simplement.

Notez que la vente d’ASF s’est faite avant que les taux d’intéret long ne connaissent un fléchissement en 2004-2005, ce qui a poussé le cours de l’acquéreur vers le haut et a pu inciter certains à dire que la vente de ces actifs s’est faite à un prix trop faible. Je pense au contraire que ces actfis ont été vendus à des prix particulièrement hauts, avec des rendements escomptés sur fonds propres avoisinant les 7-8%.

Par ailleurs, le timing de la vente est également particulièrement judicieux vu les valorisations des actifs d’infrastructure à l’heure actuelle. Avant son rachat, le groupe ASF s’est apprécié de 100% en deux ans (entre 2003 et fin 2005), ce qui est considérable alors qu’il n’y a pas eu de modification profonde de l’activité. C’est précisément la question. La variation de prix des actifs d’infrastructure n’a pas résulté d’une mauvaise évaluation des perspectives de croissance et de rentabilité, mais à une hausse favorable de la demande de la part d’investisseurs institutionnels pour ce type d’actifs, ce qui ne pouvait pas etre anticité (dans de telles proportions) lors de la vente du groupe (invervenue après une hausse déjà conséquente !).

En matière de finance, beaucoup de personnes pensent, comme vous, pouvoir analyser les marchés, la réalité, le prix et surtout la valeur. Je vous propose de laisser cela aux experts, car vraiment, c’est là un domaine dans lequel il n’y a pas d’absolus, il n’y a pas de « bon prix » ou de « juste valeur », il n’y a que des valorisations relatives. Lorsque les politiques disent : « il faut que les actifs d’infrastructure restent dans le domaine public », c’est leur droit car il s’agit d’une affirmation normative. J’exige d’eux de me le démontrer sur le plan économique, ce qu’ils sont incapables de faire dans la plupart des cas, car ils ont des formations d’avocat, d’énarque ou d’historien (dans le cas de Bayrou, qui a tant critiqué cette privatisation). Cependant, dire « ça a été bradé » est une affirmation qui est particulièrement difficile à faire avant la vente et très aisée après, alors meme que la formulation de cette sentence après que le marché a changé d’avis, c’est faire une erreur monumentale sur le plan épistémologique en substituant un regard a posteriori à un regard a priori, niant par là tout impact du risque des évolutions futures sur le prix en 1+1 alors meme qu’ils ne peuvent etre anticipes en t0.

J’avoue que tous ces arguments sont des arguments d’initié que vous aurez peut-etre du mal à comprendre dans leur totalité. Je dis ca sans vouloir vous injurier, c’est simplement que la valorisation d’actifs est un métier à part entière, mon métier, qui nécessite de connaitre un peu de théorie financière. Dans d’autres domaines, notamment sur des affaires de corruption, vous en savez certainement plus que moi, je ne connais simplement pas ces dossiers que vous invoquez et ne peux donc pas vous répondre.

Quoi qu’il arrive cela mérite tout un débat épistémologique.


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