La recette semble séduisante : sélectionons à l’entrée, pour n’avoir que des élèves motivés et/ou doués.
Sauf que... Sauf que l’on demande à des jeunes de 15-16 ans de choisir une filière à un âge où ils ne savent rien des métiers, ni souvent de leur propre goût, qu’il est quasi impossible de revenir en arrière une fois une filière choisie. Un jeune peut aussi se tromper, avoir des problèmes de santé, de famille, de personalité, quand il est au lycée, et donc ne pas être brillant en terminale, alors qu’il pourrait cependant poursuivre une carrière brillante.
Une excellente étude suédoise a montré qu’une année de rattrapage après le bac permettait à 65% des inscrits, de formation non scientifique, de poursuivre des études scientifiques de façon aussi brillante que ceux issus d’un bac scientifique...
Le système universitaire, ouvert et individualiste, n’est évidemment pas adapté à tous, et il faut souvent un temps d’adaptation.
Enfin, les moyens par étudiants, notamment en premier cycle, sont infiniment plus faibles à l’université qu’en classe préparatoire, en IUT, et même qu’au lycée...
Si je partage donc votre avis sur la logique d’une sélection à l’entrée du master, en raison de la réorganisation des cycles, j’y suis très opposé pour l’entrée à l’université. Un double système, avec sélection immédiate ou progressive, doit être maintenu, tandis que c’est l’orientation qui doit être fortement renforcée.