Ceci est mon premier commentaire et avant toute chose je précise que je suis dans l’enseignement universitaire en tant que maître de conférences (j’enseigne en IUT et je suis chercheur dans un labo affilié au CNRS).
Je suis personnellement pour l’enseignement de multiples matières du moment que celui-ci repose sur des compétences affirmées évidemment. Je ne suis pas sûr qu’il faille sanctionner par un examen systématique l’enseignement d’une discipline, dès lors que celle-ci est dans le domaine de compétence initiale de l’enseignant. A l’université cette démarche est très courante, et personnellement je peux enseigner en traitement du signal, physique, mécanique des fluides, vide, électricité, électronique, automatique... Cela ne pose pas de difficultés pour particulières, mais constitue évidemment une charge de travail conséquente. Il faut donc avant tout le vouloir et s’investir dans la découverte de « nouvelles matières », être capable d’esprit de synthèse assimiler rapidement et savoir retranscrire et transmettre les connaissances. Les enseignements que nous effectuons sont reconnus au niveau industriel, mais aussi dans les filières longues que ce soient à la faculté (ou l’on retrouve quelques étudiants en thèse plus tard) ou en écoles d’ingénieurs où l’on retrouve d’ailleurs la plupart du temps nos ex-étudiants en têtes de promotion les années qui suivent. J’ajoute que dans mon université et mon département, les enseignements sont systématiquement évalués et corrigés d’un année sur l’autre au besoin.
Personnellement (et cet avis est partagé par la plupart de mes collègues) je trouve dans cette multiplicité de compétences à donner un épanouïssement certain et une compréhension accrue de l’interaction de tous les phénomènes physiques que j’expose aux étudiants. Cela permet aussi de ne pas rester cloisonner dans sa matière de prédilection toute sa vie et de se remettre en question en permanence sur la pédagogie.
Je ne comprends pas cette réticence systématique (et c’est surtout le « systématique » d’ailleurs qui me gêne) des enseignants de lycée bien souvent, à s’ouvrir sur d’autres thèmes. J’en connais qui seraient près à s’investir dans cette démarche mais les regards de leurs collègues et le poids des syndicats sont souvent dissuasifs.
Evidemment, si ce travail supplémentaire doit être fourni gratuitement, je peux comprendre les réticences. De plus, si je devais enseigner l’histoire et que cela devait m’être imposé je ne serais surement pas d’accord...