Entre parler la langue et l’écrire, il y a grande différence (hélas ?!)
Connaître suffisamment d’un idiome pour se débrouiller dans la rue, (demander la direction de la plus proche vespasienne ou comprendre que l’encasquetté qui vous fait face désire que vous lui sortiez de votre poche un carré bristol plus ou moins plastifié et bardé de sceaux tarabiscotés), et exprimer une idée plus ou moins complexe ne sont pas deux fonctions similaires.
Oui, l’écrit est exigeant parce qu’il impose de se plier à des règles, du même style que celles qui vous permettent de communiquer par le clavier avec votre microprocesseur : pour lui, le signe « - » n’est pas une forme plus ou moins équivalente du signe « _ » ! Il en est de même pour le langage, et si dans un dialogue, vous pouvez toujours essayer de rattraper le coup en changeant de tournure, en utilisant le « langage non parlé » c’est à dire gestes et mimiques, ou en demandant plus amples explications à votre interlocuteur, à l’écrit, pas de seconde chance : toute erreur de syntaxe ou plus rarement d’orthographe, voire de ponctuation, est susceptible de produire un faux sens, voire un contresens tout à fait préjudiciable à la compréhension du texte.
Je n’ai pas inventé les règles, elles se sont imposées, par l’usage ou par la raison, mais elles sont là et je dois m’y plier.
C’est pourquoi, et pour en revenir à votre passage sur l’expression du français sur Agoravox, il m’arrive souvent de zapper un commentaire tout putréfié de fautes de style, d’orthographe et de grammaire de la même façon dont je zappe une interview radio ponctuée de « euh... mmmm.... ben... » , de bégaiements et autres chuchotements inaudibles qui rendent la compréhension trop pénible, fût-elle l’expression des idées d’un prix nobel !
Elitiste ? moi ? sûrement pas ! simplement en recherche d’efficacité et de crédibilité !
PS : j’avoue bien volontiers que j’ai l’icône du « Robert » à un clic de souris de mon texte. Nobody’s perfect !