Zut, mal placé, je recommence :
Pour rebondir sur la remarque de Krokodilo, il faut remarquer que tous les mots ne sont pas ainsi anglicisés : en priorité passent à la moulinette les mots du champ sémantique des ventes, du marketing et du sport. PLus quelques mots et expressions courantes (too much, les shoes !) destinées à montrer une sorte de statut social du locuteur (branché, moderne, etc.).
De même les Barbares Goths mettaient un point d’honneur à latiniser leur vocabulaire, les Saxons d’Angleterre à normandiser leurs expressions. Nous, on se fait un lunch au MacDonald. Tout ceci ne fait que refléter la supposée hégémonie culturelle anglo-saxonne.
Quand on se rendra compte que cette hégémonie n’est qu’un tigre de papier, on passera à un autre jargon... chinois, peut-être ?
Anthony Burgess, dans les années 60, (Orange Mécanique / A Clockwork Orange, 1962) avait imaginé un sabir russifié des djeunes en déperdition, par ce qu’on croyait à l’époque, dur comme fer, qu’on serait un jour immanquablement annexé par les méchants communistes slaves. Pour la petite histoire, on retrouve parfois certains de ces néologismes « burgessiens » dans la prose de ... Demian West !
Tout ça, c’est bon signe : continuez à tripatouiller le français, à lui faire des enfants sans son consentement, il finira par en légitimer certains, qui seront les mots de la littérature de demain.
Mais les modes de prononciation, les expressions toutes faites, les clichés journalistiques, eux, finissent par tomber comme des fruits blets, d’eux-mêmes, par lassitude. Pas d’inquiétude à avoir...