Eh ! Et pourquoi les femmes devraient-elles forcément avoir envie de faire des enfants ? C’est censé être une espèce d’instinct, une fatalité liée au sexe : la femme produit de l’enfant, comme le pommier des pommes et l’homme politique de la dépense. Sans enfant, la femme serait en quelque sorte incomplète. Le désir d’enfant est est sacralisé (Google : 1.100.000 occurences) et autorise toutes les audaces médicales.
Ce préjugé est surtout commode pour l’homme, qui n’a pas ainsi à mettre ses petites mains fragiles dans les couches sales et autres biberons. Il prendra en charge l’enfant quand il sera devenu adulte, les mâles de préférence, les filles, on laissera ça (encore) à la mère, elle se chargera de les caser chez des hommes bien placés.
Pas étonnant que de plus en plus de femmes se disent qu’il existe une vie au-delà de l’utérus. Comme les hommes, plein de femmes veulent une position sociale, un job enrichissant, du fric, du pouvoir. Mais l’enfant est une tare sociale : moins de salaire, moins de temps de présence à la dévotion de l’employeur, moins de disponibilité, bref, la vie est plus simple sans enfant. Vous avez raison de le souligner, l’Allemagne, c’est pire que la France, où la situation n’est pas aussi déséquilibrée (quoiqu’un peu, quand même).
Jusqu’ici c’étaient les hommes qui se défilaient, en laissant oeuvrer leurs conjointes, maintenant, les femmes veulent leur part du gâteau, et c’est normal. Qu’est-ce que notre société offre aux femmes-mères, à part les Maternelles sur France 5 et une surabondance de biens de consommation à acheter pour leurs marmots ? Des lessives super-efficaces ? Des magazines leur expliquant comme avoir plusieurs orgasmes ? Regardez dans la presse et à la télé l’image de la femme et de la fameuse ménagère de moins de 50 ans, c’est édifiant.
Alors l’embêtant, c’est que le renouvellement des générations ne se fait pas très bien, avec ce nouveau système (qui est en fait l’ancien système, mais cette fois-ci appliqué aux femmes, c’est-à-dire à tout le monde).
Ben faut savoir ce qu’on veut. On veut une société performante, où chacun se défonce pour son job, sa carrière, de meilleurs revenus, pour gagner plus, dépenser plus, profiter de son statut social ? Voilà le résultat, on va bientôt sous-traiter la production d’enfants dans le tiers-monde.
Ceci dit, il faut avouer que la politique française, fiscale et sociale, d’aide aux mères porte certains fruits, quand on compare avec d’autres pays développés (cf. l’Allemagne).
Quant aux abrutis qui stigmatisent la femme sans enfants, il feraient mieux de se demander quels compliments on peut leur faire à eux ou elles, en particulier dans leurs rapports avec leurs propres enfants.