Ce n’est pas tant le conservatisme qui est en cause qu’une mode (on dirait plutôt ’attitude’) ’bébé’ qui a le vent en poupe. D’ailleurs on préfère dire ’faire un bébé’ qu’’avoir un enfant’. L’xemple est donné, d’ailleurs, par les people, très friand de reproduction-spectacle, eux qui disposent des services de bataillons de nounous issus des meilleures écoles.
Il est indéniable qu’avoir un enfant pénalise une femme professionnellement - les statistiques nous le prouvent. Et que la mentalité masculine n’a pas beaucoup évolué, peut-être aussi parce que, pour beaucoup d’hommes, un enfant n’est pas ressenti comme une nécessité viscérale, et que le fait de ne pas le porter dans sa chair pendant neuf mois induit une plus grande différenciation.
Pour corriger ce déséquilibre, je ne pense pas qu’il soit souhaitable (ni possible) de culpabiliser les hommes et de les contraindre de force à changer les couches plus souvent. Mais plutôt de cesser de raisonner exclusivement en termes de performance professionnelle, et d’admettre qu’une femme pourra prendre le temps qu’il lui faut pour élever son/ses enfants, et que ces taches sont indispensables à la société.
On ne reviendra jamais en arrière, à l’époque où les enfants arrivaient, qu’on le veuille ou non, et on devait faire avec. Le risque avec la planification à l’outrance de nos vies, quand nous avons la chance d’habiter des pays et d’appartenir à des classes sociales qui ont le choix, c’est de toujours regretter ce qu’on n’a pas fait. Et donc, de tenter de tout faire, de tout concilier, quitte à aller à contretemps.