• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


georges 10 août 2007 23:02

Certains, ici, ont fait allusion a Ariel Sharon. Voici un texte revelateur de sa pensee profonde. Ce texte date de 1993 :

Nos grands-parents et nos parents ne sont pas venus ici [en Israël] pour bâtir une démocratie. Tant mieux si elle est préservée, mais ils sont venus ici pour créer un Etat juif. L’existence d’Israël n’est vraiment menacée que par ceux qui, parmi les Israéliens, ne jurent que par la démocratie et la paix, au risque de saper les fondements de notre Etat juif démocratique et d’ouvrir la voie à la dictature criminelle d’un Etat palestinien dirigé par l’OLP. A plusieurs reprises, la déclaration d’indépendance définit clairement la nature de l’Etat créé en 1948. “Nous proclamons la création d’un Etat juif en Palestine [...], un Etat juif qui aura pour nom Israël.” Il n’est jamais question d’Etat “démocratique” ou d’Etat “sioniste”, mais seulement d’Etat “juif”, c’est-à-dire de religion juive. Le sionisme n’a jamais prôné la démocratie, mais la création en Palestine d’un Etat juif appartenant à tout le peuple juif et à lui seul. C’est pourquoi tout Juif de la Diaspora a le droit d’immigrer en Israël et d’en devenir citoyen. Cette contradiction entre le retour à Sion et les fondements de la démocratie est connue depuis longtemps. Aux yeux des Arabes et de leurs alliés, il n’est évidemment pas démocratique d’offrir un pays à des millions d’étrangers contre la volonté de ses autochtones. Imposé par la force par des étrangers qui y ont émigré illégalement, cet Etat est entré en guerre contre les autochtones, a conquis leurs villes et les a encouragés à partir, quand il ne les a tout simplement pas exilés. La loi du retour accorde automatiquement la citoyenneté israélienne à tout Juif (jusqu’à la quatrième génération) né à l’étranger. Or ce droit au retour est dans le même temps refusé aux anciens habitants de ce pays [les Palestiniens] (et à leurs descendants), qui, lors de la guerre de 1948 (de leur point de vue, une guerre de défense contre un envahisseur usurpateur), se sont enfuis ou ont été contraints de fuir leurs foyers et leurs terres. Dès l’origine, le sionisme n’a pu agir qu’en opposition aux principes démocratiques. Dès les débuts de la déclaration Balfour [déclaration britannique de 1917 sur la création d’un foyer juif en Palestine] et du mandat britannique [1922-1948], les Arabes, qui représentaient alors 90 % de la population de Palestine, ont réclamé la constitution d’une Assemblée représentative qui statuerait démocratiquement (majoritairement) sur des questions aussi cruciales pour les autochtones que l’immigration juive. Le mouvement sioniste s’est aussitôt mobilisé pour faire échec à cette revendication. Le Livre blanc de 1940 [prise de position britannique imposant de sévères restrictions à l’immigration juive en Palestine] condamnait à mort l’entreprise sioniste, et son application ne fut évitée que par l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale et la Shoah. Pourtant, ce texte était éminemment démocratique. Le gouvernement britannique avait décidé que la volonté et les intérêts vitaux de la communauté arabe devaient être respectés, étant donné qu’elle représentait alors la majorité absolue de la population de Palestine. Cela n’a pas empêché la communauté juive et le mouvement sioniste de partir en guerre contre un texte parfaitement légal. En novembre 1947, la décision de l’ONU de partager la Palestine a été prise en contradiction flagrante avec la volonté des Arabes palestiniens, qui constituaient encore l’écrasante majorité de la population. A des Juifs qui ne formaient que le tiers de la population les Nations unies allouaient 55 % du territoire. Le sionisme et la communauté internationale ont ainsi agi en violation des principes démocratiques, tout en en respectant l’esprit et en appuyant le principe du droit historique du peuple juif sur la terre des Patriarches. Cela signifie permettre la poursuite de l’immigration de millions de Juifs en Israël et la colonisation du pays dans sa totalité. Depuis toujours, les Arabes d’Israël-Palestine estiment avoir un droit légitime sur ce pays. Parmi eux, les modérés sont peut-être prêts à reconnaître des droits aux Juifs, mais seulement s’ils sont subordonnés à ceux des Arabes. A leurs yeux, l’idéal sioniste d’immigration et de souveraineté juives est une “agression criminelle” qui doit être contrecarrée afin de permettre aux “propriétaires légitimes” d’exercer leur souveraineté, au besoin en n’y tolérant qu’une présence juive minime. La Charte de l’OLP [abrogée en 1999] appelle à liquider non seulement l’Etat juif, mais aussi le peuple juif. Elle exprime l’opinion de la majorité des Palestiniens, dont de nombreux citoyens arabes d’Israël. L’allégeance de la majorité des Arabes d’Israël, de leurs hommes politiques et de leurs députés ne va pas à Israël, mais à l’intérêt des Arabes palestiniens. Cela ne découle pas d’une haine d’Israël ou d’une volonté irrationnelle de le détruire, mais d’une simple prise en compte d’un devoir national élémentaire. Est-ce que les Palestiniens d’Israël sont prêts à vendre leur âme aux conspirateurs étrangers et à combattre sous le drapeau israélien pour la survie d’Israël comme Etat juif ? Permettre aux députés arabes israéliens de décider du sort d’Israël est une illusion dangereuse. Des questions aussi cruciales qu’un retrait du Golan ou l’instauration d’une autonomie palestinienne en Judée-Samarie (c’est-à-dire un second Etat arabe palestinien après la Jordanie) sont du seul ressort des Juifs, pas des Arabes israéliens. Une application aveugle des principes démocratiques revient à donner raison au nationalisme palestinien. C’est le contraire de la démocratie, c’est un suicide national, un couteau entre les mains de ceux qui, s’ils respectent les intérêts de leur peuple, ne peuvent que devenir nos futurs bourreaux. Nos leaders - Zeev Jabotinsky, Ben Gourion, Golda Meïr et Yigal Allon - ne nous ont pas donné ce droit. Ariel Sharon


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès