@ auteur
D’accord avec certains de vos arguments mais pas avec tous.
Pour faire court, et pour cotoyer des anti OGM « aggressifs » de près, le syllogisme « Tout ce que la nature fait est bon, les OGM ne sont pas naturels, donc les OGM ne sont pas bons” est effectivement très ancré dans le discours et dans la »réflexion". Souvent cette réflexion est limitée, tellement le dogme est pregnant !. Cette croyance est d’ailleurs pratiquement de l’ordre du religieux !
Si on regarde le « problème » OGM de pres, on est forcé de reconnaitre que les questions soulevées, légitimes, ne sont en aucun cas différentes de celles soulevées par l’agriculture moderne. Tois exemples (j’en ai au moins autant en réserve !) :
1. « Avec les ogm, on obtient des variétés qui n’existerait pas par ailleurs ».
C’est vrai, mais des tonnes de lignées végétales cultivées aujourd’hui ne le sont que parce que des croisements « impossibles » ont été réalisés. Le pomelo n’est pas naturel, le blé, le colza et le mais non plus finalement. Ils diffèrent totalement de leurs ancétres lointains, tout cela par croisements successifs. Idem pour la tomate qui résulte de croisement entre une variété comestible et une non comestible. Vous vous rendez compte, ce n’est même pas ogm et cela résulte d’une espèce non commestible !
Je laisse de coté les variétés de différents végétaux cultivés, obtenus à partir de lignées qui ne colonisent pas les même région du globe et que l’on a donc croisés contre nature !
2. Avec les ogm, on réduit la diversité".
Faux. On peut créer autant de variétés ogm que de lignées cultivées actuellement. De plus, la diversité n’a pas attendu les ogm pour se voire réduite. C’est d’ailleurs le principe même de l’agriculture. Les anciens ont repéré les plantes qui poussaient le mieux, produisaient le plus, résistaient aux intempéries, et avaient une valeur nutritive, et il ont progressivement éliminé les autres espèces des espaces cultivables. Rien de neuf en amélioration des plantes moderne donc, et rien de neuf lié au ogm !
3. Les ogm accroissent la soumission des agricuteurs au semenciers.
Faux. La vision qui consite à dire que les agriculteurs a) gardent des semences pour remplanter et b) possèdent le droit de semer ce qu’ils veulent, est un mythe. Les agriculteurs sont déjà en quelque sorte les sous traitant des semenciers ou des coopératives, qui leur founissent les semences à utiliser, achètent dans de nombreux cas la récolte dès la vente des semences, qui gèrent les surfaces cultivées de parcelles à parcelles, etc. Nombres d’espèces sont d’ailleurs des hybrides que vous ne pouvez remplanter l’année suivante sous peine de voir réapparaître une diversité parentale ingérable en terme d’itinéraire technique, et perdre du rendement. Enfin, c’est oublier très vite la certification des semences. Comme je l’indiquais plus haut, on sème du certifié, et compte tenu des coûts de certification, on se retrouve déjà tenu par les semenciers. Pas besoin des OGM pour cela !!!
Avec tout cela, je vais me faire flinguer dans les commentaires mais je m’en moque. Je suis scientifique de formation, connais les problèmes des ogm, et à ce titre, dois me tenir aux faits. Les faits, rien que les faits.
Il faudrait cependant aller au delà de ces commentaires pour comprendre l’opposition aux OGM. Les origines et explications sont multiples et parfois complexes. Curieusement, je ne suis pas non plus un partisan farouche des ogm plein champ, car il reste un certain nombre d’inconnues et un certain nombre de problèmes potentiels pour certaines variétés (colza en particlier).
De plus, on ne pourra pas m’accuser de duplicité ou de complicité avec les semenciers, ce n’est pas mon camp. Je suis moi même proche d’attac, qui a sur ce dossier et sur le nucléaire, deux positions « ideologiques » peu scientifiques - donc intenables - sauf à faire du populisme écologique ! Dommage car cela discrédite « quelque part » les positions et analyses pertinentes de l’association sur les problèmes sociaux et financiers de la planète .