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minijack minijack 18 août 2007 12:16

Un grand merci à l’auteur pour cet éclairage hautement pédagogique. Il a le mérite de montrer de manière simple (quoique un peu « simpliste » par obligation) comment fonctionne « l’effet papillon » si largement pris en exemple en matière de météo, mais si rarement en matière économique. C’est pourtant exactement la même chose, et ça se résume à la « théorie du chaos ».

Je crois pourtant, à l’instar de Forest (salut Forest), que cette crise considérée comme ’financière’ par l’auteur ne se limitera pas au seul problème de liquidités sur un marché perverti depuis des lustres. Nous sommes bel et bien au début d’une « crise systémique majeure » qui va, j’espère, apporter au monde (aux gouvernements comme aux banques centrales, et aux consommateurs et aux financiers et investisseurs) l’obligation de considérer le développement sous un autre angle que le sous seul rapport du profit financier immédiat.

Il n’y a pas lieu pour autant de paniquer. Du moins, pas plus que ne le faisaient les passagers du Titanic tant que l’orchestre continuait à jouer... Et c’est là que je serai entièrement d’accord avec Forest, car si l’orchestre que nous entendons en ce moment nous joue uniformément de jolies berceuses, ça tient effectivement au fait que les médias sont « sous contrôle », et l’absence de prise de risque personnel des analystes qui pourraient dire autrement démontre bien que nous avons désormais affaire à un système informationnel ronronnant...

Je comparerai l’économie à une montgolfière lancée à grande vitesse par de forts courants stratosphériques et contrôlée à distance par des manipulateurs de joysticks. Le ballon en forme de « bulle » a acquis une énorme force d’inertie et on ne le stoppe pas d’un coup sans dégâts. Mieux vaut remettre un petit coup de flamme pour réchauffer le gaz ascensionnel restant dans l’enveloppe plutôt que tomber en chute libre. Mais ça ne répare pas les déchirures ni les défauts de fabrication, et il vaut mieux espérer alors que l’enveloppe soit bien compartimentée.
Or, ce n’est pas le cas. Il y a à l’évidence des corrélations entre les secteurs économiques : entre l’industrie et l’immobilier, tout comme entre le crédit et l’immobilier.
Nous n’en sortirons donc pas indemnes.

Nous avons pourtant encore des chances de sortir de cette crise « par le haut », et en ce sens les banques centrales ont bien fait de réalimenter le marché en liquidités pour pallier au pire et éviter les grands à-coups. Mais par ailleurs, c’est un fait indéniable qu’injecter des liquidités sans contrepartie revient à créer de l’inflation.

Ca n’a que peu d’importance en soi si cette inflation est également répartie sur l’ensemble de la planète. Mais ça peut avoir des conséquences incommensurables si ce n’est pas le cas. Nous entrons donc dans une zone de turbulences qui risque de durer plusieurs années et provoquer de la « récession durable » comme à la fin du XIXème siècle. Il eut mieux valu s’orienter vers un « développement durable »... Et c’est à mes yeux le seul moyen de se sauver de cette impasse consumériste à outrance.

Le monde continuera donc de tourner. Mais ce sera malheureusement après de douloureuses remises à niveaux.


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