L’assurance maladie en suisse est en effet cette année excedentaire dans la mesures où les assureurs maladie ont fixé leur primes sur une prévision de croissance de leur dépenses de l’ordre de 4,5%. Or celle ci a été de 1,2% en moyenne nationale selon l’office fédéral de la santé publique, soit un niveau historiquement bas puisqu’il faut remonter aux années soixante pour trouver un chiffre comparable. D’où des recettes supérieures aux dépenses. C’est un succès indéniable puisqu’en effet le pays est exposé à des contraintres aussi bien démographiques que technologiques semblables au notre.
A quoi rapporter ce succès ? On peut évoquer notamment la plus grande mise en concurrence des assureurs maladie grâce aux récentes réformes, et donc probablement une plus grande rigueur dans les négociations tarifaires et dans la gestion du système.
Cependant il me semble que vous avez à tort omis de pondérer votre discours. En effet rappelons que le système de santé Suisse reste très cher (11,6% du PIB en 2006 contre 11,1% en france), et s’inscrit dans un contexte économique plus favorable qu’en france puisque le chômage n’y était fin 2006 que de 3,3%, les cotisations sociales reposant donc sur une base beaucoup plus large que chez nous. D’autre part ne perdons pas de vue qu’il s’agit d’un pays de 7,4 millions d’habitants,ce qui rend des comparaisons à l’emporte pièce hasardeuses même si elles peuvent offrir comme vous le faites des pistes intéressantes de réflexion. Enfin le système de santé suisse a toujours eu un fonctionnement très décentralisé, ce qui facilite naturellement la transition à une plus grande autonomie et liberté d’action des différents assureurs. Or ce n’est pas le cas de la France, où le régime général, comme vous le dites très justement, est en situation de quasi monopole, rendant une telle transition beaucoup plus ardue bien qu’elle soit probablement nécessaire.
Il n’existe pas de solution miracle ou de système idéal, ni en france ni ailleurs. Comme si souvent tout est une question de compromis. A chaque pays de trouver le système qui lui va le mieux, en tenant compte à la fois de contraintes historiques, politiques, sociales ou budgétaires dont on ne peut s’affranchir.