Mais justement non...
Comme le montre très bien l’article de M. Bilger, ce qui fait qu’un fait divers (ou fait d’hiver)marque ou non, fait la une et ameute gogos et people, c’est l’ésthétique des choses.
Or la mère de l’enfant est belle , son mari aussi, cela ressemble au couple idéal.( ils passent bien, « on les fait en gros plan, coco, zoom, je te dis.... ») .
Cela change des sombres affaires d’acloolisme du Nord de la France , d’inceste ou de viol chez des « bac moins 6 », comme Outreau ou , plus loin , de l’affaire Deweare et du notaire .
En plus,Mc Cann, c’était l’été, période traditionnellement creuse pour l’actualité, donc par ricochet, riche pour les faits divers ( B. Cantat c/ Trintignant fin juillet, etc). Un bon fait divers ne doit pas étre d’hiver...
Enfin, le public aime les choses qui bousculent l’ordre établi, tout habitué des Cour d’Assises le sait. Qu’une mère ait (éventuellement) tué son enfant, maquillé le tout ; versé des larmes dignes pendant des mois , et soit coupable, ca ca fait b... ( Cf. l’affaire Courjeau et les bébés congelés au frigo pendant 5 ans à l’insu du mari. Ca c’est bon, coco...)
Un Gendarme qui tue un voleur, ou l’inverse, ou les loups entre eux, c’est banal, dans l’ordre des choses.
Un fourgon blindé qui explose et la cervelle des convoyeurs à dix mètres autour, passe encore, mais si les convoyeurs étaient complices des braqueurs (ca arrive souvent), ca y en a bon, coco, on le fait, on le « couvre », réserves l’hotel et les voitures de location.
Des « experts » aux autres feuilletons policiers pseudo-réalistes qui inondent nos soirées télépvisuelles jusqu’à l’écoeurement, le fait d’hiver est un spectacle. Il doit donc étre beau, avec du sang, des larmes, un peu de sperme (si les enfants sont couchés), ses rites (on ne doit pas savoir tout de suite qui est coupable, et quand on le sait, il doit y avoir les « pour » et les anti", . Mais Dreyfus est mort, il faut trouver d’autres anti-Dreyfusards...
Avant, la police et la justice étaient un métier.
C’est devenu un spectacle.
Ne nous étonnons donc pas que image et médias dominent ( d’où les remarques pertinente de M. Bilger sur le syndrome « je veux passer à la télé » des bébé-magistrats de l’ENM.
Ah si, quand méme, M. Burgaus, il est souvent et longtemps passé à la télé, « après »...
A réfléchir à Bordeaux...