Il y a des tas de sujets dans cet article. Le commentaire ci-dessous ne concerne que le passage sur les magistrats et le clinquant.
Vous avez écrit récemment être satisfait du fait que vos préconisations aient été mis en oeuvre par le nouveau gouvernement. Il me semble néanmoins qu’il en manque une, pourtant assez centrale, sur laquelle vous aviez pas mal attiré l’attention avant les élections : une certaine indépendance de la justice.
On peut critiquer les manières médiatisées de certains membres du Parquet, qui semblent « faire des coups » en inculpant des notoriétés. Mais cette manière de faire a, sinon des justifications, tout au moins des explications profondes.
Elles sont peut-être à chercher dans un sentiment de subordination excessive vis à vis de l’exécutif, d’impunité de certaines personnes et types de délits, et la recherche d’appuis extérieurs comme les médias en tant qu’une certaine sauvegarde d’indépendance.
On peut critiquer les stars de la brigade financière, mais ils n’ont guère eu l’occasion de se transformer en ronds-de-cuir d’une administration centenaire, étant à eux tous beaucoup moins nombreux que les départements comptabilité et droit d’une grande entreprise française. M Pons gère à lui seul 5 ou 6 des dossiers les plus explosifs de la précédente législature.
Nous n’attendons pas de vous que vous nous confirmiez la procédure rituelle d’enterrement des affaires gênantes. Elle est suffisamment patente, et nous en devinons tous l’essentiel. Je suppose qu’elle puisse induire un climat macabre et porter sur le moral de certains.
Dix ans après l’appel de Genève, nous avons bien compris qu’il y a un droit pour nous, et un droit pour les résidents intermittents des îles Caïman. Eva Joly en fait trop ? Que proposez-vous pour que votre institution ne nous paraisse plus comme la justice des puissants ?
Je ne sais pas pourquoi nous sommes tous voyeurs et nous intéressons à quelques faits divers de manière souvent malsaine. C’est sans doute aux psychologues d’en parler. Mais je vois encore beaucoup moins pourquoi presque personne ne s’est intéressé :
- à la grâce par Chirac d’un ancien ministre accusé d’avoir financé illégalement le RPR à l’époque où Chirac en était président,
- à l’appartement de Sarkozy, alors que peu de temps auparavant, une petite histoire de logement pénalement inattaquable avait immédiatement coûté son poste à son successeur M Gaymard.