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Tristan Valmour 20 septembre 2007 13:59

Je me souviens d’un repas avec des amis et des amis d’amis pendant la campagne présidentielle. Il y avait une coiffeuse à domicile, une ouvrière à la chaîne, un important agriculteur, un maire d’une ville moyenne, une professeure de l’Education Nationale, une dirigeante de PME, un commerçant, un maître-chien, un cadre d’EDF, une ingénieure d’une grande entreprise, et moi, ancien professeur dans une Grande Ecole privée (donc, pas fonctionnaire), et aujourd’hui dirigeant d’entreprise. L’un des sujets portait naturellement sur les privilèges des fonctionnaires. La pauvre professeure, pourtant très sympathique, fut la cible privilégiée sur ce thème (avec le cadre d’Edf). C’est alors que j’ai fait remarquer les faits suivants :

-  La coiffeuse à domicile faisait la moitié de son chiffre d’affaires au noir ;
-  L’agriculteur a bénéficié de maintes subventions depuis plusieurs décennies ;
-  Le commerçant connaissait toutes les ficelles pour défiscaliser, et lui aussi, faisait pas mal de « black » ;
-  La dirigeante de PME avait une entreprise au Delaware (paradis fiscal) qui achetait peu cher des produits pour les vendre très chers à son entreprise basée en France. Ainsi faisait-elle une forte marge au Delaware, et une faible marge en France, ce qui lui permettait de payer très peu d’impôts et taxes ;
-  Le maître-chien, à temps-plein, ne travaillait que trois nuits pas semaine ;
-  Le cadre d’Edf et l’ingénieure bénéficiaient de considérables avantages via le C.E. (que n’ont pas les fonctionnaires) ;
-  Je ne savais rien du maire aussi ne puis-je m’exprimer sur ses avantages, mais je les suppose conséquents.

En fait, la personne la plus virulente sur ce sujet fut l’ouvrière à la chaîne, pourtant la seule à ne pas jouir de privilèges. Cela a permis de vérifier la théorie qui veut que l’on fustige principalement ceux qui sont un peu au dessus/dessous de soi sur l’échelle sociale. Mais on ne dénoncera jamais les privilèges des puissants. On ne dira rien non plus lorsqu’ils bafouent les lois au quotidien. Les médias nous ont appris que les privilèges des puissants sont justifiés, puisqu’ils travaillent, eux ! J’en ai formés quelques-uns, et je sais qu’ils ne sont ni plus intelligents, ni plus travailleurs que bien des plébéiens. Ils ont juste une estime d’eux-mêmes hors du commun, principal moteur de réussite ; estime de soi qui s’accompagne souvent d’un mépris des autres.

Maintenant, on peut également lister toutes les professions, et on trouvera beaucoup de privilèges chez les uns et les autres. Combien de salariés ne passent-ils pas une grande partie de leur temps de travail sur Internet (d’où la création de postes de surveillance dans les grandes entreprises). On continue ?

Vraiment, la lobotomisation médiatique a fait son chemin. On cherche à détruire les soit-disant « privilèges » quand il faudrait les augmenter. Une humanité qui progresse ne doit-elle pas tendre vers le meilleur ? Que ce soit dans une entreprise ou dans un foyer, il faut toujours chercher à augmenter le CA plutôt qu’à faire des économies. Le PIB n’a cessé d’augmenter, et même si l’on prend en compte la croissance démographique, le ratio est meilleur qu’au temps où ces « privilèges » aujourd’hui dénoncés ont été institués.

Le problème ne viendrait-il pas alors de la répartition de la richesse, aujourd’hui moins équitable qu’auparavant ?

La solution serait de créer des entreprises citoyennes qui vendraient les biens et les services dont nous aurions besoin sans les dérives que l’on observe. Je ne crois pas, en effet, que ce soit un privilège d’acheter un appareil garanti deux ans pour qu’il tombe en panne un mois après l’expiration de la garantie, surtout lorsque cela est voulu par le fabriquant (condamné par la justice). On en parle aussi de toutes ces heures de temps de travail perdus pour une société de consommation inique ?

On dit que les fonctionnaires sont payés avec nos taxes et impôts, ce qui est vrai. Mais les taxes et impôts ne sont-ils pas un prélèvement ? Et quand on consomme des biens et services, ne paie-t-on pas des prélèvements obligatoires ? Si, si, réfléchissons !Les dividendes versés aux actionnaires ne sont-ils pas un prélèvement aléatoire consenti par le consommateur ?


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