Vous mettez le doigts sur quelque chose d’important pour la gauche.
Sarkozy est il sincère ou non ? Lui seul le sait sans doute vraiment.
En revanche, il prend soin d’essayer d’être compris par les gens auxquels il s’adresse. Ce langage est il vulgaire, ou non, est il ou non celui d’une majorité de gens au quotidien ? Est il compris ou non ? C’est affaire de jugement personnel, d’experts en linguistique ou de résultats électoraux
En revanche une chose est claire, le langage utilisé en face est quasi pathologique, fait d’oxymores ou de pléonasmes et pour le coup, parfaitement révélateur des arrières pensées sur le « peuple »
Un débat participatif est un pléonasme. Si il n’y a pas participation, il n’y a pas débat. Pourquoi alors la préciser ?
Une expertise citoyenne peut vouloir dire deux choses. Soit seuls les experts sont des citoyens légitimes, ce qui est la négation du concept de citoyen, soit tous les citoyens sont experts ce qui est la négation de la notion d’expert.
La pratique des fameux « débats participatifs » ou des « militants et autres intervenant sociaux » débattaient entre eux de leurs problèmes laisse penser que c’est la première interprétation qui est la bonne.
Mais la tendance naturelle d’une partie de la gauche à penser qu’un acteur militant à plus de légitimité à parler de la balance des payements qu’un banquier ou un ministre des finance montre que la seconde est aussi présente en tendance.
Avec chez les jeunes 80 % de bacheliers, il est clair qu’une bonne partie de la population, même en regardant TF1, est parfaitement capable de décrypter ce type de langage.
Les « experts citoyens participatifs » vont vous expliquer comment vous devez vivre et vous « pardonnerons parce que vous ne savez pas ».
Votre titre est donc particulièrement bien trouvé. Entre le populo et l’aristo qui parlaient à peu prêt français au moins dans les régions francophones, breton ou occitan ailleurs, mais la même langue. Le "bourgeois gentilhomme oscillait entre les deux. Nouveau riche de l’époque il cherchait parfois a singer l’aristo tout en conservant une langue populaire de bon sens, mais parlait lui aussi finalement le français.
Et puis il y avait le bas clergé qui parlait un latin de messe que lui même ne comprenaient pas toujours très bien.
C’est tellement vrai que quand la gauche s’exprime en externe avec ses termes internes, tous le monde croit qu’elle fait des bourdes. Dans les milieux de gauche les« -tudes » font flores. Bravitude, Mâlitude négritude, etc...
Qu’elle fasse le choix d’une langue aristocratique ou populaire, il serait temps que la gauche se remette à parler français... !