La régulation à l’installation n’est pas la règle en France en matière d’exercice libéral. Les notaires la subissent (mais ce sont en réalité des officiers publics) ainsi que les pharmaciens (mais ce sont presque des commerçants ). L’état se mèle-t-il de réguler la démographie des avocats ou celle des artisans ? Que soudainement, il veuille réguler celle des médecins est une singularité que seuls les besoins de santé publique peuvent justifier.
Mais en l’occurrence, ce gouvernement assume mal les erreurs de ses prédécesseurs qui ont décidé, il y a 30 ans, d’une régulation comptable du nombre de médecins formés (appelée numerus clausus), fondée sur le raisonnement que « l’offre crée la demande », ce qui revient à dire que les gens sont malades parce qu’il y a beaucoup de médecins autour d’eux ! Pas de médecins, pas de malades ! Avec un sophisme pareil, il vaudrait mieux éviter de remettre des médecins dans les zones où il n’y en a plus si on ne veut pas dégrader l’état de santé de leurs habitants.
En outre, envisager d’emblée des mesures coercitives alors qu’aucune mesure incitative (j’entends digne de ce nom) n’a été mise en place relève plus d’une planification soviétique que du libéralisme. Le principe d’une régulation peut se justifier, pas la méthode envisagée.