@ l’auteur ...
Votre papier est surprenant. Un mélange de propos sérieux, très sérieux sur la dette, le déficit du budget et du commerce extérieur français et d’autres considérations plus légères sur la vie politique au quotidien ...
Est-ce à dire qu’en définitive, vous aussi n’arrivez pas à avoir 10 minutes d’attention soutenue sur un sujet aussi important que l’économie ? Vous faites le reproche à la classe politique aussi bien qu’au pays dans son entier de s’en moquer éperdument, mais vous êtes atteint du même syndrôme, visiblement.
Allez, votre plume est suffisament belle pour qu’on vous pardonne quelques incohérences. En revanche, vos propos tenus dans l’emission « revu et corrigé » où vous avez soutenu qu’une chaine privée, rentable, pouvait faire ce qu’elle voulait sans avoir à subir de règles sur le contenu de son antenne, relèvent - au mieux - de la bourde géante pour un journaliste de presse audiovisuelle aussi éminent que vous.
Les chaines privées en France ont une concession d’antenne limitée dans le temps et soumise à conditions. Elles ont un cahier des charges contraignant plutot très précis, qui comporte des dispositifs sur ce qui est mis à l’antenne. Notamment un quota d’oeuvres françaises, je me trompe ? Alors pourquoi pas l’obligation d’avoir des talk-show politique, et en prime-time ?
Je vous aime bien M. Aphatie. Vous avez du talent, un certain brio, un langage fleuri et chatié. Vous êtes intelligent et connaissez visiblement vos dossiers et invités. Pourtant, je trouve que pour un professionnel, vous faites souvent preuve d’approximation, voire de manque de sérieux dans votre travail de journaliste. Est-ce du dilletantisme ? Etant donné vos qualités, et le fait que ce défaut est partagé par trop de vos confrères, je crois que l’origine de ce défaut est à chercher non pas chez vous, mais dans l’organisation même des médias. Si j’ai raison, cela est inquiétant.
Mais au vu du débat tenu dans cette même emission sur le journalisme citoyen, débat qui vous a poussé à infliger une belle correction verbale à un jeune cyber-journaliste au motif qu’il avait eu l’impudence de rappeler qu’un journaliste trouve d’abord ses infos sur le terrain, je doute qu’on puisse creuser ce sujet avant longtemps.
Nous, amateurs car vous nous l’avez rappelé, nous n’avons pas de légitimité.
Vous, professionnels, car vous preférez vous regarder le nombril plutot que de vous regarder dans un miroir.
Allez, je suis vache. Ya des trous dans l’info, mais on rigole bien quand même.
manuel Atréide.