En fait, on ne saura jamais s’il était possible de faire capituler le Japon par les moyens conventionnels. Indéniablement la perspective, claironnée par les services de propagande japonais, d’une nation en armes, s’opposant à l’envahisseur jusqu’au bout, épaulée par des milliers de kamikazes,a pesé dans la décision d’utiliser l’arme atomique.
En tout cas, la bombe atomique n’était que l’aboutissement dans une surenchère d’horreurs destinées à tuer le plus grand nombre, et à ne pas faire de détail, développées depuis le XIXe siècle. Eût-il été préférable que les Nazis l’obtinssent en premier ? Certainement pas. La fin de la guerre de ’40 a été une guerre d’extermination où l’on ne faisait pas de quartier. Mon beau-père, officier U.S., qui a notamment participé à la libération du camp de Buchenwald, me racontait comment on sommait les civils de chaque localité allemande rencontrée en cours de progression d’expulser leurs garnisons. Sinon on aplatissait tout, civils y compris. Compte tenu des horreurs récemment entrevues, aucun soldat allié n’avait le souci d’épargner des vies en face, même civiles.