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Icks PEY Icks PEY 17 novembre 2007 18:38

L’auteur pose, maladroitement, la question de la puissance de Dieu face à la violence.

C’est un vrai débat qui mérite d’être posé et qui ne laisse personne insensible, même des croyants : si Dieu aimait vraiment ses enfants, les laisserait-il vivre de telles souffrances ?

Cette question est naturelle et légitime et il est inconvenant de vouloir interdire à l’auteur de la poser.

Le problème, c’est que l’auteur critique une position théologique sans prendre la peine de l’exposer clairement. Il serait bien incapable de l’exposer clairement puisu’il ressort de son propos qu’il ne l’a même pas comprise.

La première étape à suivre serait de comprendre, en toute objectivité bien entendu, quel est le raisonnement suivi par l’Eglise, pour, dans un second temps, contre argumenter. Il escamote la première phase et nous assène, comme si souvent dans Agora Vox, sa vérité qui est forcément la bonne puisque c’est la sienne. Bien entendu, c’est un peu court.

Pour revenir au sujet lancé par l’auteur, la réponse n’est pas si évidente puisque les actes de foi les plus fervents sont souvent constatés à des moments de grandes souffrances. Combien de personnes touchent du doigt l’existence d’un Dieu à l’occasion d’un enterrement ou lors d’un passage de la vie particulièrement éprouvant ?

Le catéchisme de l’église catholique affirme, effectivement, que Dieu est toute puissance et qu’il permet le mal. C’est là où l’auteur se trompe. Dieu ne commet pas le mal. Mais Dieu laisse libre le mal se commettre. Car Dieu laisse l’homme libre de faire le bien ou de faire le mal.

La souffrance a un sens pour un chrétien. Il suffit de voir l’enthousiasme de certains martyrs et de certains saints ou bienheureux en situation de souffrance. Je pense notamment à la bienheureuse Elisabeth de la Trinité qui a souffert d’une terrible maladie 18 mois durant avant de succomber. Cette souffrance a un sens. C’est une compassion au sens premier du terme avec les souffrances du Christ. Le chrétien qui subit une souffrance peut la vivre en se disant que cette souffrance participe à la souffrance du Christ qui vise à racheter les péchés des hommes. Je vous ne demande pas d’adhérer ou de croire. Je vous demande juste de lire pour comprendre ce que pense un chrétien. Et ce que je dis n’est déjà pas facile à comprendre pour un croyant, croyez bien que cela l’est encore moins pour un non croyant, a fortiori à une époque où la notion de souffrance, voire même d’inconfort est devenue prohibée (les femmes enceintes qui veulent accoucher sans péridurale se font tjs mal voir, par exemple : cela contrarie les hôpitaux, alors que, paradoxalement, cela ne les regarde qu’elles).

Certains athées diront même, non sans raison de mon point de vue, que la foi peut aider des personnes en situation de souffrance car cela donne un sens à leurs difficultés. Lorsque tout s’acharne contre vous, il n’est pas neutre de croire en un Dieu qui ne vous dispense pas de cette souffrance, mais qui lui donne une signification. Il y a là une dimension « anthalgique » à la foi qui ne me semble pas totalement dénuée de fondement. C’est une vision marxiste de la foi chrétienne, vision qui a souvent considéré que la notion de salut et de vie éternelle a permis aux ouailles catholiques d’endurer sans trop râler des siècles de domination entre classes. C’est tout le fondement de remarques telles que « Il ne l’emportera pas au Paradis » ou encore le texte des béatitudes : qu’importe les souffrances terrestres puisque la paradis nous sera ainsi d’autant plus accessibles que nous en avons bavé ici bas. Bien entendu, c’est une vision erronée de la chose, mais elle reste assez pugnace, je pense.

Bref un sujet légitime mais compliqué.

Bien cordialement,

Icks PEY


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