@ Toutes et tous ...
j’ai lu avec pas mal d’attention vos commentaires divers et variés.
On peut classer l’immense majorité des réactions en deux catégories assez distinctes. Je vais tâcher d’y répondre afin de faire progresser le débat, si j’y arrive.
1/ « De quoi tu te mèles ? »
Toutes les critiques sur l’opportunité de parler de la vie privée de Nicolas Sarkozy me disent en gros cela. Pourquoi diable irais-je me méler de ce qui ne me regarde pas ? En fait, je ne m’en mele pas. En tant que citoyen, je n’ai pas à m’en occuper, de près ou de loin. Mais là, non seulement je ne m’en mele pas, mais je critique les tentatives qui poussent les gens à s’y interesser.
Car je ne pense pas que Sarkozy soit une victime dans cette histoire. Comme dans l’affaire du petit Louis qui souhaite bonne chance à son « papa » lors de la prise du pouvoir à l’ump, comme pour la fête au fouquet’s, la cérémonie d’investiture, les rumeurs sur le divorce, nous assistons à une orchestration de la vie privée d’un homme - ou au mélange des genres - pour son bénéfice politique.
Ceci n’est pas un comportement compatible avec la démocratie, ceci est une pente savonneuse qui mène vers d’autres régimes plus personnels, plus bonapartistes et je tiens à le dire, haut et fort.
2/ « laisse tomber c’est trop tard ».
Nombreux sont les commentaires où on s’interroge sur ma naïveté. Pourquoi m’émouvoir de quelque chose qui est déjà si banal ? Pourquoi écrire encore sur tout cela alors que bon, tout le monde le fait, que le mélange vie privée et politique, c’est tellement dans les moeurs que tout le monde s’en fout. Qui cela choque-t-il encore ?
Je m’inscris en faux vis à vis de telles assertions. Non, la vie politique française ne nous a pas habitué à cela. Et en tout cas, pas avec cette intensité. Non, il n’est pas trop tard, nous sommes toujours en démocratie. Et même si elle est imparfaite, même si elle a des faiblesses, elle mérite qu’on la défende, qu’on la protège, qu’on se batte pour elle.
je n’ai pas l’intention - toujours en tant que citoyen - de regarder la démocratie française sombrer dans les pages nous contant par le menu les ragots de la vie des puissants. Je ne pense pas qu’il soit trop tard, je n’aime pas les faux défaitistes qui se rélèvent souvent être d’un appétit féroce pour les révolutions sanglantes. La bataille pour la démocratie, c’est ici et maintenant, et demain et tous les jours.
En guise de conclusion, aux quelques uns qui me demandent pourquoi cette affaire est dangereuse pour la démocratie, je dirai ceci :
Quand le pouvoir commence à se préoccuper de la communication sur la maitresse du chef d’état au lieu de se focaliser sur la conduite des affaires du pays, nous sortons du cadre démocratique pour entrer dans le pouvoir personnel. Que je sache, les maitresses présidentielles n’ont jamais fait la une de la presse. Seules les maitresses royales avaient un -supposé - pouvoir politique et alimentaient les gazettes.
La France est une démocratie, pas une monarchie de droit divin. Et je tiens à ce que cela reste ainsi.
Manuel Atréide