Vous trouverez une partie des réponses que vous attendez dans celles que je renvoie à l’intervenant situé juste au-dessus. A vous relire, vous appelez donc de vos voeux un régime qui serait le "libéralisme politique" et dénoncez la ploutocratie ambiante. Nous entrons dans un débat assez savant et largement improductif à mes yeux.
Je ne suis pas certain que cet idéal ait été réellement appliqué où que ce soit sur la planète à ce jour, sans l’ombre du parasitage des castes, des religions et des fortunes acquises, et je me méfie de ces "types idéaux" qui restent coincés dans les recueils des grands maîtres sans jamais être confrontés durablement à la réalité. Benjamin Constant ne résoudra pas le déficit des régimes de retraite ou la gabegie de la Fonction publique. On attend plutôt un homme d’action pour cela...Et puis, "toutes choses égales par ailleurs" , on sait ce qu’il est advenu du socialisme, sans doute le plus parfait -et le plus sanglant exemple de distorsion entre les prédictions et la mise en pratique...
Quant à la ploutocratie, assez répandue dans notre monde, tous systèmes de légitilmité confondus, je ne crois pas que l’avènement du Sarkozisme ait particulièrement amplifié ses proportions dans la réalité hexagonale, sous le prétexte que Nicolas, Martin, Vincent et Arnaud soient "copains comme cochons". L’aggravation prétendue du phénomène reste à démontrer lorsqu’on voit que les rédactions des organes de presse les plus influents, fussent-ils possédés par de puissants industriels, sont aux mains des adversaires les plus acharnés de celui qui exerce légitimement le pouvoir politique.
Ce qui m’importe c’est l’action, et à ce sujet, les belles références à un monde idéal pour mieux dénoncer ceux qui tentent de changer réellement la France au quotidien m’apparaissent stériles, voire parasitaires, et le trotskisme n’a hélas pas le monopole des idéologies de démission face au monde tel qu’il est. L’altermondialisme, le nationalisme, l’écologie rouge de nos gentils verts sont aussi de merveilleux clubs de rêveurs.
Je ne crois pas avoir jamais vu un tel déferlement de haines contre un homme, à qui on fait mine de reprocher de n’avoir pas pu en 8 mois régler tous les problèmes de ce pays accumulés depuis 50 années d’inaction publique, alors même qu’il a entrepris pendant ce court délai plus de réformes qu’aucun homme d’Etat n’est parvenu à en conduire en 20 années. Il me parait improbable que ces diverses formes de raidissement au changement soient uniquement dictées par les maladresses de formes de notre nouveau président, même s’il faut être aveugle pour ne pas voir certains fâcheux faux-pas dans la présidence Sarkozienne.
Je reviens sur la très brillante et séduisante analyse que vous me soumettez, qui s’achève par un .... postulat prédictif : pour que vous ayiez raison, il faut que cette prophétie se vérifie, comme dirait Monsieur de La Palice.
Permettez-moi de vous encourager à vous méfier de vos souhaits : les sondages vous donnent pour le moment raison : ils ne prédisent rien des 4 ans qui viennent et pour ce qui me concerne, j’appuie -et j’admire- de toutes mes forces cette entreprise de réformes et je considère qu’il est vital pour le Pays qu’elle réussisse.
Un dernier détail : je suis tout sauf un Bonapartiste. Si je l’étais, je serais probablement un petit soldat de plus dans la troupe TSS des guerriers de la médisance, puisque c’est bien cette armée dont les bruits de bottes sont aujourd’hui les plus assourdissants.
Salutations
Lombardo