Cet article a été publié le 18 février. Le matin du 17, j’ai adressé à Agora un texte sur le même sujet. Celui-ci est toujours en attente de validation. Je le regrette. Cette affaire est grave. Elle conduit à la mise en cause publique et nominative d’agents de l’Etat sur la base d’évaluations tout à fait anonymes et irresponsables. Elle a entraîné une réaction très vive de tous les syndicats d’enseignants et une action en justice d’un des plus importants d’entre eux, le SNES, contre le fameux site note2be. Elle a conduit également à une enquête du CNIL , toujours en cours, à une prise de position fermement réprobatrice du Ministre de l’Education Nationale et même, car il est aussi concerné, du Ministre de l’Agriculture. Elle méritait d’être exposée ici par d’autres voix que celle d’un enseignant à la retraite, arguant de sa seule expérience personnelle pour aller à l’encontre des protestations de l’écrasante majorité de ses ex-collègues.
Pour ceux qui en douteraient, les enseignants entendent et écoutent les critiques de leurs enseignés. Avant chaque conseil, le professeur principal organise avec ses élèves une heure de "vie de classe" à laquelle il assiste ou non. Les délégués, de toute façon, appellent leurs camarades à exprimer les problèmes qu’ils peuvent rencontrer avec tel ou tel professeur. Le plus souvent le professeur principal invite les délégués à dialoguer avec les enseignants concernés. Parfois cela remonte jusqu’au conseil de classe où les délégués des élèves sont présents. Que certains professeurs devancent en quelque sorte ce dialogue institutionnalisé en lui donnant la forme qu’ils veulent, c’est tout naturel. Mais nous sommes à mille lieues de l’existence d’un site comme Note2be et de la notation-délation qu’il instaure, aussi anonyme que les lettres du même nom....