Rédigé le 16 mars dernier :
" Rester sans indulgence pour ce qui se profile par le délire, une espèce de syndrome Kerviel, des fous furieux de l’économie virtuelle. Le sujet serait-il minoré par les grands médias, qui lui ont préféré le plus vendeur fait divers du trader et ses gros pâtés boursiers, en raison d’une panique monstre qui suivrait le premier signe d’un effondrement de notre système financier ? Les nouvelles cumulées, dans les pages intérieures de journaux rébarbatifs pour le grand public, et les analyses de certains spécialistes laissent augurer que le Tchernobyl économique ne nous épargnera (!) pas, là où le directeur de la Banque de France psalmodiait du « Tout-va-très-bien ! ». Que les trois plus importantes réserves étatiques de l’Occident injectent quelque deux cents milliards de dollars dans les circuits financiers sans que cela rassure durablement les actants grégaires de l’économie virtuelle suffit pour pressentir le pire.
Jamais je ne me suis adonné à ce petit jeu du boursicoteur en herbe ; en revanche, je suis contraint, par le contrat social, de laisser le petit pécule gagné à la disposition des frileux opportunistes qui s’excitent sur les rumeurs pour forger, de fait, l’économie mondiale. La gabegie des subprimes a infecté tous les réseaux financiers : la malfaisance des responsables sera occultée et les Etats viendront éponger les pertes, dans le meilleur des cas. Pendant ce temps, les fonds souverains d’autocraties (pour certaines revendiquées communistes !) se dorent les bourses en pleine croissance…"
(Cf. Angles de Vie)