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Gazi BORAT 23 mars 2008 13:34

La colonisation est un fait qui appartient à l’Histoire aujourd’hui... On peut ainsi légitimement en contester le principe, en analyser et évaluer les avantages (à mon sens "effets colatéraux) dont on put bénéficier les peuples "victimes" de ce phénomène..

Cette période historique offre aussi un aspect de passion mémorielle, d’une part, et d’instrumentalisation par des courants opposés d’autre part.

Du côté des pays colonisateurs, une volonté d’effacer les aspects négatifs en ressortant, maintenant que le temps écoulé a peut-être fait oublier les violences des conflits de décolonisation, les "images d’Epinal", telles qu’elles fleurissaient autrefois dans nos livres d’Histoire. Il s’agit là d’une position extrème qui n’est pas tenable.

Il existe une autre position, du côté des pays colonisés et surtout des régimes politiques qui prirent la place de la métropole et dont un bon nombre ne se sont pas montré à la hauteur des espoirs que leurs peuples placèrent en eux et qui firent preuve parfois avec lui d’une corruption et d’un mépris des Droits de l’Homme qui n’a rien à envier à l’époque coloniale.

Ces régimes ont tendance, pour assoir une légitimité que leurs peuples leurs dénie et pour exercer des pressions sur le plan international, à instrumentaliser cette période, à la présenter comme la cause unique des impasses dans lesquelles il a conduit leur pays et, pour leur peuple, à se draper dans la dignité des combattants de l’indépendance.

Pour ces régimes, l’instrumentalisation de la période coloniale est du même ordre que celle dont fait preuve une partie de la classe politique israelienne avec la Shoah, en érigeant cette période passée comme un bouclier face à toute critique de sa politique actuelle..

Je pense ici au cas de l’Algérie et plus particulièrement à l’un de ses anciens dirigeants, Houari Boumédiene. Celui-ci, s’il appartint durant la guerre de décolonisation à l’Armée de Libération Nationale, n’y fit pas d’étincelle dans la lutte contre la France, bloqué derrière la "Ligne Morice en Tunisie et au Maroc, il n’eut ainsi pas l’occasion de tirer un coup de feu durant cette période.

Arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’état, il se trouva face à d’autres, résistants au palmarès plus glorieux, qui auraient pu lui contester sa légitimité. Il s’empressa donc de placer au sein de l’état major algérien des éléments parmi les plus douteux, résistants de la dernière heure et transfuges de l’Armée coloniale, que les Algériens appelèrent avec dérision : "les officiers de l’Armée Française".

Ce qui n’empêcha pas ce président de brandir la question du passé colonial, à la fois pour rassembler l’opinion autour de lui, à la façon du "résistancialisme" de De Gaulle, pour justifier son incapacité sur certaines questions économiques et aussi comme pression diplomatique auprès de la France en resortant régulièrement, comme cela se fait encore aujourd’hui, l’affaire des prisonniers utilisés comme cobayes lors des expérimentations atomiques de Reggane.

Je ne prendrai pas position sur ce dernier fait évoqué, les historiens n’ayant jamais pu travailler sereinement sur la question.

D’autres exemples similaires existent de cette position extrèmes..

gAZi bORAt


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