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En réponse à :


Coquille 8 avril 2008 14:42

Oups. Je vois que je n’ai pas placé mon commentaire précédent à la suite de la discussion comme je le voulais, étant destiné à tous.

Je poursuis ici pour répondre au commentaire de Thierry

@Thierry,

Je rejoins Kieser dans ses réponses.

J’ajoute les remarques suivantes :

Vous dites : reconnu coupable..." Soit. Mais est-ce pour autant la preuve définitive de la chose, et sur quoi un tel jugement a-t-il été prononcé ? Les éléments habituels, ragots, réputation, témoignages d’enfants, "intime conviction des jurés" ?
Plus loin : Ce qui laisse toujours une impression de malaise dans ces cas-là, c’est que ces "jugements" ressemblent plus à des opérations d’exorcismes et à des sacrifices humains que l’on offrirait dans l’urgence à "l’ opinion publique", incarnée par les médias, qu’à une justice sereine rendue par des cours respectables, compétentes, et irréprochables...

Je m’interroge : comment qualifiez-vous les cas où l’accusé bénéficie d’un non lieu (pas de procès), est relaxé (correctionnel) ou acquitté (assises), faute de preuves jugées suffisantes par la cour ou les jurés ? Ces cas là vous laissent-ils une impression de malaise ?

Parlez-vous de sacrifice humain du plaignant dont la parole a été niée, qui est parfois poursuivi en diffamation ? D’opération d’exorcisme pour la procédure judiciaire ? Ou considérez-vous que le jugement est dans ce cas digne de votre foi et correspond à la réalité : "l’accusé est innocent" ? Vous posez-vous seulement la question dans ces cas là ou réagissez-vous uniquement lorsque l’accusé est reconnu coupable ?

Pourtant, en vertu de ce que l’on nomme "présomption d’innoncence", un accusé est reconnu coupable seulement si sa culpabilité a été établie par des preuves jugées tangibles par les juges ou les jurés. A l’inverse, il sera relaxé ou acquitté. Je ne nie pas l’existence d’erreurs judiciaires (au passage, je me demande souvent : pourquoi avoir attendu Outreau pour s’en indigner ?) . Toutefois, n’êtes-vous pas d’accord pour dire qu’un jugement rendu sur la base "d’absence de preuves de culpabilité suffisantes" laisse planer plus de doutes sur la réalité qu’un jugement rendu sur la base de "culpabilité établie par la cour, au vu des éléments de l’enquête et de l’éventuelle instruction" ? N’est-ce pas justement dans cette idée que réside la justification de la présomption d’innocence ?

Vous déplorez un manque d’information précise dans "ce genre de média dont la vocation est plus d’offrir un spectacle à des clients que des informations réelles à des citoyens éclairés."
Je vous invite à vous éclairer un minimum sur le fonctionnement de la justice pour commencer :
l’accusé a été ici jugé au tribunal correctionnel (tribunal compétent pour les délits). Il n’y pas de juré en correctionnel. Les jurés sont appelés aux assises (tribunal compétent pour les crimes). 

Quant au "spectacle donné aux clients", qui alimente selon vous  des réactions passionnelles jusqu’à l’hystérie, ne voyez-vous pas que vous sautez les deux pieds joints dans ce que vous pensez devoir dénoncer en qualifiant "d’opération d’exorcisme" et de "sacrifice humain" la condamnation d’un accusé ayant reconnu les faits pour lesquels il était poursuivi ?

Vous répondez alors à Kieser :

"Mais celà, à condition de garder la tête froide, d’utiliser un argumentaire rationnel [...] D’abord, l’aspect passionnel dont je parlais plus haut, qui est très sensible dans le ton que vous utilisez ; vous vous situez vous-même clairement du côté des victimes. C’est une position assurément fort respectable, mais partiale, qui vous interdit de juger à propos d’éventuelle culpabilité : on ne saurait être légitimement juge et partie."

En somme, vous lui reprochez de rappeler que l’accusé a été jugé coupable par le tribunal, aveux de l’accusé à l’appui, alors qu’il se situe clairement du côté des victimes ce qui devrait selon vous lui interdire tout jugement. Mais de quel jugement parlez-vous ? Prenez-vous Kieser pour l’un des juges ayant condamné M. Meyer ?

Vous posez une interdiction de juger quand on se place du côté des victimes (et vous dites bien victimes, et non plaignants), mais n’est-ce pas un parti pris de défense des citoyens qui est censé animer la justice ?

Vu le ton enflammé que vous prenez pour dénoncer une "hystérie populaire" à l’occasion d’un jugement appuyé par l’aveu de culpabilité de l’intéressé, vos propos sont loin d’être dénués de passion. Mais alors, si je vous suis dans les méandres de votre argumentation, je ne peux qu’en venir à me demander de quel côté vous vous situez puisqu’à l’évidence, vous ne faites pas preuve de la froide rationalité à laquelle vous exhortez autrui.


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