Franchement, je suis très heureux que vous veniez débattre ici de ce sujet. Parce que la place de votre article était ici, et non sur la place publique, sous votre vrai nom, les gens connaissant les fonctions que vous occupiez.
Ne me dites pas qu’en acceptant le poste de sous-préfet, vous n’en connaissiez pas les règles. La préfectorale est un corps à part, à l’instar des ambassadeurs. Vous êtes les représentants du Gouvernement dans les territoires dont vous avez la charge : un préfet dans sa région ou son département, un sous-préfet dans son arrondissement, un ambassadeur dans le pays où il est nommé.
Et à ce titre, votre devoir de réserve est infiniment plus important que celui du catégorie C de la territoriale.
En d’autres termes, et pour être très clair, le fond de votre propos n’importe que peu, l’essentiel étant que VOUS AURIEZ DU LA FERMER.
Le seul fait que vous ayez pris publiquement position, sous votre nom véritable, alors que vous occupez un poste important de l’appareil d’Etat, en tant que représentant du Gouvernement dans votre arrondissement est une faute lourde qui justifie amplement votre requalification en administrateur civil et votre mutation hors du corps préfectoral.
Et en un sens, vous avez de la chance. Je trouve que votre hiérarchie fait preuve d’une mansuétude particulièrement douce à votre égard. Si l’on ne s’en tient qu’aux textes législatifs et réglementaires gouvernant le statut de la fonction publique, il y avait largement de quoi vous faire radier, tout simplement.
Je crois avoir compris que vous aviez déjà pris publiquement d’autres positions assez analogues. Je ne connais pas suffisamment votre parcours pour savoir si vous étiez déjà dans le corps préfectoral à l’époque ou pas. Il n’empeche, tout agent public, avant de s’exprimer sur des thèmes qui ont trait à ses fonctions - et cette règle est d’autant plus vraie pour les fonctions les plus élevées - se doit d’en demander l’autorisation à sa hiérarchie. Vous ne l’avez pas fait, vous en payez le prix.
Je trouve d’ailleurs hallucinant que vous vous soyez permis cela, alors même qu’à l’ENA, vous avez obligatoirement un stage en préfecture. Tout cela vous le saviez. Vous avez joué avec le feu et vous vous êtes brûlé. Mais il ne faut pas venir pleurnicher après.