des nouvelles de l’opposition à Mugabe : ici.
La moitié du crâne rasé, le visage tuméfié, un oeil fermé, la photo de Morgan Tsvangirai sortant d’un commissariat de police il y a tout juste un an, a fait le tour du monde. Ce n’est pas le cliché le plus flatteur mais certainement celui qui résume le mieux son combat politique : un affrontement sans règles et sans merci dans lequel il a pris énormément de coups.
A la sortie du commissariat, le chef de l’opposition à Robert Mugabe - au pouvoir depuis 1980 - promet de continuer la lutte. "Nous ne pouvons céder face à des actes d’intimidation aussi lâches. La violence a renforcé notre détermination. Nous ne pouvons abandonner maintenant", déclare-t-il sur son lit d’hôpital. "Il l’a bien cherché", lâche le président du Zimbabwe, vilipendé pour sa cruauté.
La grande majorité des Zimbabwéens n’attendent plus rien de Mugabe. Ils survivent avec difficulté dans un pays où l’inflation est supérieure à 100 000 %, où les pénuries sont récurrentes, les hôpitaux sans médicaments et les salaires toujours trop bas. Ils n’ont pas d’autre alternative sérieuse que celle de Tsvangirai. Le résultat des législatives de mars montre bien qu’il incarne toujours le changement.
En 2002, après la présidentielle, puis en 2005, à la suite des législatives, Morgan Tsvangirai avait dû se résigner à accepter le résultat d’élections truquées et donc la défaite. Trois ans plus tard, s’il refuse de participer au second tour, il aura perdu par forfait. Son parti demande des garanties de transparence pour un éventuel second tour et devrait faire connaître sa décision dans les jours qui viennent.