J’apporterais ici une réponse complémentaire et politiquement très incorrecte sur la question "L’intelligence réelle n’est-elle pas la capacité d’adaptation au milieu ?"
Et aussi préciser la phase de Halman qui me semble peu claire "Le seul service qu’on puisse leur rendre est de leur foutre la paix." : en pratique ça donne quoi ? à qui le rôle de foutre la paix à un enfant intelligent persécuté par ses camarades pour ses bonnes notes ?
Le seul sens défendable que je vois à cette phrase c’est : foutons leur donc la paix et ne les embrigadons pas dans ce système scolaire débile qui n’est fait pour eux : dès qu’ils savent lire, laissons-les donc s’instruire de chez eux en autodidactes, notamment par internet, et ainsi devenir par exemple de grands physiciens ou autres scientifiques, si cela leur convient mieux ! Mais il semble visiblement très loin au-dessus des moyens conceptuels de la démocratie, que d’admettre l’opportunité de véritablement foutre la paix aux gens capables de mieux se former par eux-mêmes plutôt que dans le système.
"stigmatiser une forte capacité intelectuelle rabaisse aussi les autres enfants"
Il n’y a qu’à ne pas les mettre ensemble mais à laisser chez eux les enfants intelligents pour éviter aux autres enfants de les rencontrer et de s’humilier des comparaisons. L’intelligence d’un enfant intelligent ne regarde que lui-même et personne d’autre, ni autres enfants ni profs, ni psys, ni ministres de l’éducation, ni qui que ce soit.
Dom a écrit :
"Il n’y a pas de surdoués... parce que cela impliquerait qu’il y a des sous-doués... quelle insulte à l’être dans sa diversité ! TOUS les enfants ont de grandes qualités "
Il n’y a pas non plus d’humains parce que cela impliquerait qu’il y a des animaux, ce qui serait une grave insulte à l’être dans sa diversité. Oui aux droits de nos cousins les animaux, dont nous savons désormais à force de recherches scientiques qu’il n’y a pas de critères clairs qui puissent nous séparer véritablement d’eux : de nombreuses grandes qualités qu’on croyait autrefois propres à l’homme ont aussi pu être retrouvées chez diverses autres espèces !
Revenons à la question de la capacité d’adaptation au milieu : cela pourrait véritablement être un critère d’intelligence, à une condition : que les règles du jeu ne soient pas radicalement faussées comme elles le sont actuellement. Car de quel milieu parle-t-on ? Le milieu scolaire, et, par extension, le milieu administratif qui régente la vie des gens, est un milieu totalement artificiel et faux. Pour que l’intelligence soit véritablement un atout, il faudrait laisser, donc, le droit aux enfants intelligents d’échapper à cette imposture totalitaire, et d’accéder comme ils le souhaitent au milieu réel : celui du monde du travail.
Le système scolaire, est, par excellence, un système d’inadaptation. C’est un système qui a pour but de donner l’impression aux inadaptés qu’ils sont adaptés. Pire, c’est un système précisément adapté pour que paraissent adaptés ceux qui refusent de s’adapter. Je veux parler de l’obligation de scolarité. Car si la scolarité a officiellement pour but d’adapter les enfants inadaptés au monde réel, qu’est-ce que l’obligation de scolarité ? C’est la mesure adaptée pour forcer l’adaptation de ceux qui spontanément refuseraient l’instruction, i.e. refuseraient cette démarche d’adaptation. Or, par égalitarisme, au nom du fait que ceux qui refuseraient l’instruction ont en fait "besoin" qu’on la leur impose, on se trouve "obligé" de soumettre au même régime ceux à qui cette même instruction est en fait nuisible.
Pour que soit enfin manifesté qui a véritablement l’intelligence de s’adapter au monde et qui ne l’a pas, il serait nécessaire de passer à un régime éducatif ultralibéral : que chacun apprenne comme il veut, à son rythme, de chez lui par internet, au moyen notamment de vidéos de cours ; ou si cela est véritablement utile, que ses parents lui paient un établissement de leur choix.
Du même coup, cela apporterait à l’éducation une excellence et une égalité des chances véritable : personne ne serait plus obligé de suivre le cours d’un prof moins bon que celui que suit quelqu’un d’autre. Les cours les plus excellents adaptés à chacun seraient, sous forme de textes ou de vidéos sur internet, gratuitement accessibles à tous. Certes certains élèves auraient besoin d’une aide personnalisée à l’occasion, mais ce serait aussi bien faisable... faut-il rappeler que dans une classe de 30 elèves le cours n’est de toute façon pas personnalisé pour chacun des 30 élèves individuellement ?
Puis, le milieu de la réalité auquel chacun serait ultimement soumis, serait donc celui du travail véritable, du marché du travail ou de l’artisanat. Le problème est qu’actuellement le monde du marché du travail est lui-même fagocité par la bureaucratie. Surtout en matière de carrières scientifiques. Actuellement, la principale carrière scientifique à laquelle on pense est celle d’enseignant à l’université. Pour y parvenir il faut avoir un doctorat après être passé par tout le système. Or cela ne correspond pas forcément aux capacités véritables d’exercer ce métier.
Mais il y a pire : voir le témoignage d’Alioui qui envisageait de quitter l’université pour apprendre la physique en autodidacte et qui évoquait sa réclamation à ce qu’on reconnaisse ensuite sa capacité à enseigner. Or non seulement on ne la reconnaîtra sans doute pas, mais le pire est qu’on aura à cela une bonne raison : à savoir qu’il n’y a de toute façon pas de travail dans le domaine de l’enseignement de la physique véritable. Car le métier d’enseignant de la physique dans le monde actuel, y compris universitaire n’est en fait qu’un travail de babysitter répétiteur d’une bouillie de chiens pour cerveaux larvaires, et les véritables esprits physiciens qui n’avaient déjà pas pu supporter la pseudo-physique qu’on enseignait au temps de leurs études, seront sûrement moralement incapables de retransmettre eux-mêmes cette pseudo-physique aux prochaînes larves intellectuelles qui entreront à l’université de la manière qui facilitera le mieux la distribution des diplômes dont ils ont besoin (non pas bien sûr des connaissances véritables dont personne n’a que faire).
Alors, comment en sortir ?
Je considère que par exemple un futur chercheur en mathématiques fondamentales devrait sérieusement considérer comme forme de profession honorable, au lieu du fonctionnariat, le métier d’Artisan Mathématicien vendant des services ponctuels de résolutions de problèmes mathématiques et de mise au point de formules et de logiciels spécialisés au service des entreprises. Problème : essayer de crier cela sur les toits et on vous rira au nez. Tout ce troupeau d’imbéciles qui ont un bureau à la place de la tête regarderont une telle perspective comme déshonorante pour les meilleurs esprits, en comparaison du fonctionnariat. Mais qu’il y a-t-il d’honorant à consacrer aujourd’hui une énergie collossale (toute sa jeunesse) à avaler des cours et bourriner des exercices absurdes pour conquérir une reconnaissance formelle (diplômes...) ?
Voir un argumentaire plus développé que j’ai rédigé ici.
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