Réaction intéressante d’un commentateur réagissant à l’article de RUE 89 d’aujourd’hui sur le non irlandais :
21H32 13/06/2008
Dans une très large mesure, je crois que la question n’est plus vraiment de savoir si le TCE ou le Traité de Lisbonne étaient de bons ou de mauvais traités. Bons ou mauvais, ils sont mis à la poubelle, quand bien même on nous les ferait avaler de force.
De même, je crois que la question n’est plus vraiment de savoir si les Irlandais, après les Français et les Néerlandais, ont répondu à la bonne question ou à une ou plusieurs autres. Quand bien même, on aurait répondu à d’autre question, il serait peut-être temps d’entendre ce que ces non répétés disent, y compris dans la fascinante diversité des oppositions suscitées par l’Europe réellement existante.
Finalement, Lisbonne a été conçu parce le TCE ne passait pas, le TCE avait été conçu parce Nice avait été bricolé par des sagouins, et (si je me rappelle bien) Nice bricolé parce que, peu ou prou, nous ne savions plus très bien quelle Europe nous voulions faire.
Que nous (citoyens et responsables politiques européens) ne sachions pas bien ce que nous voulons, c’est bien naturel dans la mesure où nous avons toujours éludé les sujets de friction. La diplomatie, c’est bien, mais il faudrait tout de même qu’elle n’empêche pas de regarder en face quelles sont les projets et lequel choisir. Un seul exemple : voulons-nous une zone de libre-échange ou Europe politique ? Je me demande encore à quoi aurait servi un "ministre" européen des affaires étrangères alors que nous n’avons pas de politique étrangère coordonnée ? A-t-on vraiment cru que la fonction (et la personne qui l’aurait occupée) aurait suffi à donner un contenu à ce qui n’est, pour le moment et dans le meilleur des cas, qu’un voeu pieux ?
Au total, il n’y a pas tant que cela de quoi être fier de nos dirigeants. Les non français et néerlandais auraient pu donner l’occasion de sortir du blocage par le haut, quitte à ce que nous en passions par une crise salutaire. Il faudra bien qu’à un moment ou à un autre nous affrontions les sujets de désaccord. C’est peut-être cette occasion que nous donnent les Irlandais : celle de faire enfin de la politique..."