"Dans 50 ans, il n’y aura plus de livres..."
Evidemment, ceux qui ont pris cette affirmation au pied de la lettre vont voter non à l’article.
C’est pourtant bien le rôle d’un écrivain de science fiction que de se projeter dans l’avenir, même si sa vision doit être alarmiste. Comme les utopistes, le but est évidemment de parler des tendances qui se dessinent.
Je suis tout à fait d’accord avec l’auteur. Le rêve est tué, l’imaginaire aussi. Enfin, une certaine forme de rêve. Le rêve aujourd’hui est de réussir vite et bien, en passant par la télé réalité, le chanson, le mannequinat... Le rêve de se sortir de là.
En ce qui concerne l’évasion, il s’agit d’un divertissement. Passer le temps sur Internet ou la TV, comme pour fuir une réalité angoissante. Ce n’est pas une projection ou une anticipation. Le présent est morose et l’avenir inquiétant.
La plus grande qualité de Bernard Werber, qui n’est pas le plus grand des auteurs d’anticipation (il est malheureusement difficile de se trouver une place dans l’anticipation en dehors du cyberpunk) est peut être sa capacité à créer du rêve. Le lecteur finit ses livres plus savant et plus conscient.
Merci donc pour son travail, indéniablement précieux, qui contribue à élever quand tout lutte pour nous rabaisser.
Car les livres sont une source de pouvoir, de moins en moins partagé. Mais quelques uns continuent de s’instruire, de planifier, et ont toujours un temps d’avance sur la majorité. N’en doutons pas.
Leur puissance s’accroit et les richesses sont réparties de moins en moins égalitairement.
Coïncidence ? Je ne pense pas :)