Pour une fois, je suis relativement d’accord avec un banquier, le dénommé Trichet !
Dans la société dite libérale qui nous régit, je suis un fervent partisan d’une autre forme d’organisation sociale, mais, en tout cas maintenant, il faut bien faire avec ce que l’on a.
Donc, dans le cadre de cette société, l’inflation est la pire des choses pour les petits et les sans grade. Ceux qui profitent vraiment de l’inflation ce sont ceux qui peuvent emprunter, oh, non pas emprunter quelques miliers d’€ pour mettre un tout petit peu de rose dans une existence assez grise, mais ceux qui empruntent par centaines de millions d’€ pour racheter des entreprises, augmenter leur valeur boursière (en pratiquant des plans dits sociaux), les dépecer et les revendre pièce par pièce afin de dégager des plus-values de 15-20% en quelques mois, le tout au détriment des travailleurs. En gros, les copains de Sarko, enfin ceux qui se disent ses copains tant qu’il peut encore rendre service.
Pour les salariés, c’est une toute autre chanson. Le coût de la vie augmente mais les salaires ne suivent qu’avec peine, voire ne suivent pas du tout. Les salariés supporte donc en totalité le coût de l’inflation.
Les chômeurs (je refuse d’employer l’euphémisme "demandeur d’emploii") itou, les prestations ne suivent pas, ils supportent donc plein pot le méfaits de l’inflation.
Les retraités, idem, les pensions ne suivent pratiquement pas non plus, eux-aussi passent à la caisse.
Alors je pense que Trichet a raison de lutter contre l’inflation. Oh, il ne le fait pas par une subite conscience sociale, mais plutôt parce que le réglement de la BCE l’oblige à le faire. Et cette partie du réglement, nous la devons aux Allemands, qui avaient, au moment des discussions sur la BCE, une conception un peu plus sociale du capitalisme (on parlait de capitalisme rhénan), mais j’ai bien peur qu’ils ne l’aie plus, et qu’ils se soient convertis au capitalisme US à court terme et la l’économie de coups : on fait un coup, on ramasse mes billes et on recommence, sans me soucier le moins du monde des implications sociales et environnementales de ses actes.