Oui sur le principe c’est pas mal : il y a au moins une réactivité que, présidence de l’Union aidant, la France et son Président se devaient d’avoir... C’est déjà ça... et ça change un peu des aternoiements mitterandiens sur la Bosnie dans les années 90 ou des "à peu-près" internationaux sur le Kosovo qq années plus tard.
Le problème c’est qu’effectivement Sarko est présent ... et puis c’est tout !
Comme toujours, le "deal" signé ne sera avalisé que par les positions des uns et des autres sur le terrain. Pour le moment à l’heure où j’écris (16/08/08 - 18:30) - les Russes avancent toujours : http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7564776.stm
Certes il faut prendre en compte l’imbécilité crasse de Saakachvili qui lance des troupes mal entrainées et mal armées (désolé l’oncle Sam : c’est pas avec qq sessions sur la gestion informatique du champ de bataille qu’on prépare une guerre) contre les séparatistes ossètes dont tout le monde sait à Tbillissi qu’ils sont armés et contrôlés par le GRU, le renseignement opérationel de l’armée russe, et ce depuis le second attentat contre Chevardnadze... Sur la présence du GRU (que j’ai moi-même pu constater à Tbilissi en 1998) voir ce petit résumé : http://www.colisee.org/article.php?id_article=2245
Bref, anticiper une réaction rapide et déterminée des Russes n’était pas très difficile ; plus dur aurait été de prendre en compte les implications européennes de cette réaction. Sans surprise, Nicolas Sarkozy, pas plus que les autres diplomaties européennes d’ailleurs, n’a osé prendre en considération les craintes des anciens satelittes de feu -l’URSS, que cette opération de l’armée russe inquiète évidemment. La position de Sarko, qui ne demande aucunement le respect de l’intégrité territoriale de la Géorgie, a de quoi faire sortir de leur gonds les Polonais, les Hongrois et autres ukrainiens (pas encore européens, certes) qui flippent comme pas permis que pareille mésaventure leur arrive avec l’ex-grand Frère russe.
La vraie seule réaction a été américaine : on arme les Polonais avec un réseau anti-missiles (dont il faut être vraiment crétin pour avaler qu’il était destiné à contrer d’éventuels tirs iraniens).
http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/7562425.stm
C’était à nous, Européens, de faire valoir quelque chose de cette ampleur. La diplomatie US sur ce chapitre c’est de la diplomatie de la canonière, façon missiles balistiques... Il aurait été possible d’imaginer autre chose.
En bref, la diplomatie européenne, même opportuniste à la Sarko, reste vraiment une diplomatie au petit pied.
EB