JONAS à : Krolik,
J’ai lu vos commentaires avec attention, mais en premier lieu, je constate que vous n’avez pas parlé des moyens plus que limités de mes collègues des CMIR en cas d’accident sur un site électronucléaire français, je considère donc que vous cautionnez mes propos.
En second lieu, vous ne remettez pas en question le côté fantaisiste des estimations financières de ce projet, avec des échéances à 50 ans. Vous dites que le " jeu " en vaut la chandelle, en matière d’électricité c’est le moins qu’on puisse dire…Mais l’argent investi dans ce projet pharaonique, ne va pas dans le sens des économies d’énergies qui devrait être notre préoccupation première.
Vous êtes toujours dans la perspective d’une croissance sans fin, alors que tous les scientifiques sont d’un avis contraire.
Pour revenir au projet Iter que vous soutenez, je fais un petit copier collé sur l’avis de 2 prix Nobel sur le projet : Liens :
ITER : L’ARNAQUE
Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de
physique 1991, atomise le réacteur ITER
Un réacteur de fusion, c’est à la fois Superphénix et La Hague au même endroit.
Sans compter qu’il faudrait reconstruire une usine du type de La Hague autour de chaque réacteur pour pouvoir traiter sur site les matières fissibles extrêmement chaudes, qu’on n’a pas le droit de transporter par voie routière ou ferroviaire. Vous vous rendez compte de l’ampleur d’un tel projet !
Avez-vous d’autres réticences vis-à-vis du réacteur expérimental Iter ?
Oui. L’une repose sur le fait qu’
Si, avec Superphénix [NDLR : un prototype de surgénérateur, dont l’arrêt a été décidé en 1997], on a réussi à gérer un réacteur à neutrons rapides, ce serait difficile à reproduire sur 100 réacteurs en France - ce qu’exigeraient les besoins électriques nationaux -, car ces installations réclament les meilleurs techniciens pour obtenir un résultat très raffiné dans des conditions de sécurité optimales. Et ce serait littéralement impossible dans le tiers monde.avant de construire un réacteur chimique de 5 tonnes, on doit avoir entièrement compris le fonctionnement d’un réacteur de 500 litres et avoir évalué tous les risques qu’il recèle. Or ce n’est absolument pas comme cela que l’on procède avec le réacteur expérimental Iter. Pourtant, on n’est pas capable d’expliquer totalement l’instabilité des plasmas ni les fuites thermiques des systèmes actuels. On se lance donc dans quelque chose qui, du point de vue d’un ingénieur en génie chimique, est une hérésie.
En conclusion, M. Krolik, vous contredisez 2 prix Nobel, dont un de physique ! Sur ce chapitre, je n’ai pas vos prétentions.
Par contre, ce dont je suis certain, c’est que le réseau EDF de la PACA, un des plus vétuste et le moins maillé de France, ne résistera pas longtemps à de pareilles expériences. Nous avons eux des coupures sporadiques inexpliquées au mois de juillet ? Le projet lui-même est plus qu’incertain, les ressources en eau de la Durance à échéance de 30 ans, aucun climatologue sérieux ne peut les garantir, à moins de ne plus faire d’irrigation des cultures de toute cette vallée. Je trouve que ça fait avec le financement, beaucoup trop d’incertitudes et que cet argent serait mieux employé dans les économies d’énergies et la diversification de ses sources.
Je continue à soutenir M. Olivier Cabanel, qui me semble beaucoup plus raisonnable que vous et vos amis.
Bonne soirée à tous les lecteurs, en espérant ne pas les lasser.