Quelques remarques qui s’imposent, à mon sens :
- après un endettement record lié à une aventure militaire fondée sur des mensonges, l’administration Bush va doubler (?) au moins l’endettement pour sauver ses copains banquiers (n’oublions pas que Paulson est l’ancien dirigeant de Goldman et Sachs).
Pas mal pour une seule présidence !
- Les historiens actuels estiment que l’Empire romain a sombré parce que son économie se résumait à deux activités - l’esclavage (ou servage) et l’usure. Ne sommes-nous pas (nous tous, et pas seulement les U.S.A.) dans un scénario assez semblable - la recherche obsessionnelle d’une main d’oeuvre toujours moins chère, et un secteur financier dont le principe c’est un ballet incessant autour des fluctuations des taux d’intérêt - donc, de l’usure tout simplement.
- Peut-on faire autrement, arrivé au stade où nous sommes, c’est à dire la finance a-t-elle si bienpoussé ses tentacules dans tout ce qui compose notre univers que si on laisse couler les banquiers, ils nous entraînent avec eux ? J’avoue que je n’en sais rien.
En tout cas, ce sauvetage pourrait au moins s’accompagner de quelques mesures symboliques - la mise en coupe réglée de tous les salaires, traitements, bonus, etc. du secteur concerné. Or Paulson vient de rejeter, entre autres choses, la proposition de fixer un plafond aux rémunérations exécutives. En somme c’est "dépannez-vous, mais ne nous dictez pas combien on doit gagner, bande de gueux !"
- Une question pour les ’vrais’ économistes sur ce site (Forest Ent, par exemple...) ppouvait-on se tirer d’affaire en agissant en aval, c’est à dire en gelant les remboursements de prêts de la part des hypothéqués insolvables ? Un peu comme lorsqu’on efface la dette d’un pays du Tiers-Monde ?
Même ainsi, j’ai personnellement des scrupules - certes on parle des ’pauvres gens’ qui ont perdu leur maison - mais ne l’ont-ils pas achetée (et parfois plusieurs maisons...) convaincus comme ils l’étaient de faire une plus-value avant l’augmentation des intérêts ?
Alors faut-il, du plus petit au plus gros, passer l’éponge sur ce déferlement de cupidité, puisque à tous les niveaux, cette crise n’a qu’une seule cause - la volonté obsessionnelle de s’enrichir dans les plus brefs délais.
On dit que le marché est gouverné par deux émotions : la cupidité et la peur.
Ce ne sont certainement pas les piliers sur lesquels on peut bâtir une civilisation.