Cet article pointe avec pertinence sur certains dysfonctionnements dans le cycle production-distribution-consommation des denrées alimentaires.
Cependant permettez-moi d’y apporter quelques éléments supplémentaires.
L’explosion démographique est un facteur très important des famines actuelles et à venir. En effet l’idéologie mondialiste y contribuent également. Cela est exposé dans l’article mais je vais le reformuler afin de mettre en évidence l’importance majeure qu’à sur les famines actuelles et à venir le facteur « croissance démographique inadaptée face aux capacités régionales de production agricole écologique ».
La répartition des productions spécialisées sur certaines régions de la planète, comme l’impose l’idéologie mondialiste, veut que la production agroalimentaire soit concentrée dans certaines régions de la planète alors que les populations consommatrices sont dans d’autres régions de la planète. C’est une aberration par exemple que le Brésil devienne le producteur de l’agroalimentation destinée à l’Europe pendant que les champs agricoles sont en Europe mis en friche. Et c’est effectivement un exemple concret de ce que sont en train de mettre en place les mondialistes.
Retenons qu’il est anti-écologique de produire sur un continent la nourriture pour nourrir la population sur un autre continent. La règle de base est que les lieux de production agroalimentaire doivent être le plus possible proches des lieux de consommation.
Mais de cette première règle découlent deux autres règles :
- Le nombre d’habitants d’une région de notre planète ne devrait pas dépasser la capacité de ces habitants de produire leur nourriture.
- La croissance du nombre d’habitants d’une région de notre planète ne devrait pas dépasser le seuil à partir duquel l’accroissement lié de la production agroalimentaire induit des niveaux de pollution et de dégradation de l’environnement qui sont nuisibles à la sauvegarde de la biodiversité de la planète.
Ces deux dernières règles pointent sur le problème de la croissance démographique non maîtrisée. C’est un fait que l’explosion démographique est en rapport direct avec la quantité de nourriture disponible par habitant.
Cependant dans cet article la question de l’explosion démographique n’est pas soulignée. L’explosion démographique est pourtant un des facteurs importants, et peut-être le plus important, de la réduction de la quantité de nourriture disponible par habitant dans les année à venir.
Cet aspect est surtout prioritaire lorsqu’on veut bien prendre en compte les critères écologiques de l’analyse du problème.
Nous sommes 6 milliards d’humains sur la planète. Doit-on attendre d’être 44 milliards dont 25 milliards d’Africains pour devenir enfin conscients où est le cœur du problème ?
Le nombre d’habitants d’une région de notre planète ne devrait pas dépasser la capacité de ces habitants à prendre en charge leurs besoins vitaux de façon autonome de tout point de vue et pas uniquement sur la question de la production de nourriture. Par exemple les ressources naturelles en eau douce ne sont pas également réparties sur toutes les régions de la planète. La croissance de la population d’une région de la planète doit également être limitée en fonction des ressources naturelles en eau douce qui sont disponibles dans cette région.
Le productivisme agricole (agriculture intensive nuisible à l’environnement) ne doit pas et ne peut pas être la solution pour tenter de rattraper la croissance démographique : si la production agroalimentaire doit suivre la croissance démographique non maîtrisée de la population mondiale alors nous allons vers des catastrophes humanitaires gigantesques.
C’est une question de déséquilibre entre d’un coté le potentiel de production agricole en respectant les équilibres écologiques (problème d’utilisation de pesticides, d’utilisation d’eau, de réduction de la biodiversité par la réduction des zones « sauvages » etc.) et de l’autre coté la masse croissante des populations.
C’est un fait certain : il va être de plus en plus difficile de nourrir la population mondiale si des actions prioritaires ne sont pas entreprises pour faire baisser fortement la natalité dans certaines régions du globe.
Les gains de productivité dans les techniques agricoles se traduisent partout dans le monde par l’accroissement des pollutions de types divers et par l’accroissement des déséquilibres écologiques du fait de l’accroissement des zones agraires, de la réduction des forêts, de l’exposition accrue à l’érosion des grandes surfaces cultivés industriellement.
Autrement dit la solution n’est certainement pas dans le productivisme agricole en expansion perpétuelle. La solution est dans des mesures volontaristes de contrôle de la natalité dans les pays où les populations prolifiques n’arrivent pas à subvenir à leurs propres besoins alimentaires. Ces pays sont ceux où les structures économiques ne peuvent pas suivre l’explosion démographique et où les adolescents ont pour objectif principal de venir gagner en Europe de quoi nourrir leur famille nombreuse.
Par exemple, le Niger a très peu de surface cultivable et très peu d’eau disponible pour l’agriculture, pourtant le Niger est le pays avec le taux de natalité le plus élevé au monde : plus de 7 enfants par femme. À ce taux-là la population double environ tous les 20 ou 25 ans. À l’évidence la priorité est dans la baisse de la natalité et pas dans la hausse de la productivité agricole.
L’article mentionne Haïti. Ce pays est aussi dans le cas de figure où le potentiel géographique local ne permet plus de mettre en place une agriculture à la fois respectueuse de l’environnement et capable de satisfaire les besoins alimentaires de la population haïtienne en forte croissance.
Le problème peut être considéré comme global à l’échelle planétaire. Mais le nombre d’habitants dans certaines régions de la planète évolue de manière qui est compatible avec les capacités de l’agriculture locale (c’est par exemple le cas en Europe) alors que la croissance démographique dans d’autres région dépasse les capacités de l’agriculture locale qui serait respectueuse des règles écologiques (c’est par exemple le cas en Afrique).
Si on n’intervient pas avec des mesures volontaristes pour imposer la baisse de la natalité dans les pays qui n’arrivent pas de façon autonome à assurer la survie de leur population, alors le scénario démographique « moyen » qui prévoit 9 milliards d’habitants sur la planète en 2100 sera largement dépassé et pourrait atteindre plusieurs dizaines de milliards d’habitants. La Division de la population de l’ONU a en effet publié ses prévisions les plus récentes concernant la progression de la population mondiale. La Division de la population envisage plusieurs scénarios dont un scénario « moyen » avec 9 milliards d’habitants en 2100.
« Selon ce scénario moyen, le niveau de la fécondité mondiale se stabilisera autour de deux enfants par femme. Toutefois, la Division de la population rappelle que même de faibles variations dans le taux de fécondité peuvent avoir d’énormes conséquences sur le long terme. Même une faible variation de 0,25 enfant par femme par rapport à ce scénario moyen de 2,1 enfants par femme aboutirait à une prévision de la population mondiale pour 2033 de 2,3 milliards d’habitants (hypothèse basée, pour un taux de fécondité de 1,85 enfant par femme) à 36,4 milliards (hypothèse haute, pour un taux de fécondité de 2,35 enfants par femme). »
Vous trouverez le texte du paragraphe précédent dans le Communiqué de presse de l’ONU, en langue française, dont le sous-titre précise que la population mondiale pourrait éventuellement « atteindre 44 milliards vers 2100 » car ce n’est pas exclu.
En fait tout dépend du taux de natalité moyen des femmes. Le taux de natalité moyen global en Europe (l’ensemble du continent y compris la Fédération de Russie) est actuellement descendu à environ 1,3 enfant par femme. Le taux de natalité qui permet de maintenir une population au même niveau, donc le taux de renouvellement stable, est de 2,1 enfants par femme. Dans certaines régions de la planète ce taux restera longtemps très supérieur à 2,1 enfants par femme. C’est une question d’évolution des mentalités. Ainsi les démographes se basent sur les données économiques et sociologiques (donc sur le contexte de civilisation et le contexte culturel) pour estimer l’évolution des tendances démographiques. D’après ces études, les démographes prévoient généralement que l’évolution des mentalités en Afrique sera très lente, que la notion de transition démographique n’est pas encore applicable en Afrique, et que le pic des populations en Afrique ne sera toujours pas atteint en 2100, date à laquelle les Africains seront selon les estimations moyennes entre 2,2 milliards et 3 milliards (ou entre 15 et 25 milliards dans les cas extrêmes, peu probables mais pas impossibles). Il ne faut pas oublier que les Africains étaient 130 millions en 1900, qu’ils étaient 780 millions en 2000 et qu’ils sont déjà 950 millions en 2008. Le taux de natalité moyen sur l’ensemble du continent africain est actuellement d’environ 5 enfants par femme.
Le graphe suivant centralise les données démographiques mondiales fournies par divers organismes officiels spécialisés dans les études démographiques, dont notamment la « Population Division » des Nations Unies et l’INED à Paris :
Taux de fécondité dans le monde.
Ce graphe est extrait de l’article « Démographie et immigration : suicide collectif des Européens » qui a été publié sur AgoraVox :
Pour nous recentrer sur le sujet principal de l’article, les famines et la capacité de fournir les ressources agroalimentaires, la solution écologique et de bon sens est la suivante : le nombre d’habitants d’une région de notre planète ne devrait pas dépasser la capacité de ces habitants à se prendre en charge de façon autonome, y compris sur la question de la production de nourriture. Les Africains, qui n’étaient que 130 millions en 1900, sont actuellement près d’un milliard. Comment sera produite leur nourriture lorsqu’ils seront 25 milliards (si on n’arrête pas leur explosion démographique) ?
Les autres continents devront-ils leur fournir la nourriture ? Il est anti-écologique de produire sur un continent la nourriture pour nourrir la population sur un autre continent. Les lieux de production agroalimentaire doivent être proches des lieux de consommation.
Encore une remarque : les écologistes estiment que les ressources renouvelables de la planète, en respectant les équilibres écologiques, permettraient d’offrir une vie confortable, du niveau que connaissent aujourd’hui les pays « occidentaux », à 2 milliards d’habitants.
N’est-ce pas également un critère à prendre en compte ? N’est-on pas déjà largement en surpopulation ?
Quel avenir vise-t-on : une planète avec 2 milliards d’habitants avec une vie confortable de tout point de vue, ou bien une planète Terre avec 10 ou 20 ou 40 milliards d’habitants qui seront 5 fois ou 10 fois ou 20 fois de tout point de vue moins bien lotis que ce que connaissent aujourd’hui les pays « occidentaux » ?
Quoi que l’on fasse, un fait est incontournable : toute augmentation de la production agricole se traduit par l’augmentation de la pollution liée à l’industrialisation de l’agriculture. Une planète Terre avec 10 ou 20 ou 40 milliards d’habitants sera aussi 2 fois ou 4 fois ou 8 fois plus polluée que maintenant et avec le réchauffement généralisé qui s’en suivra et avec des difficultés pour produire et répartir la nourriture. Est-ce cela que l’on veut ?
Il n’y a qu’une solution : la réduction des naissances dans les régions où les populations ne sont déjà pas capables d’assurer leurs propres moyens de survie. Les aides au développement devraient exclusivement viser cet objectif ce qui d’ailleurs contribuerait rapidement à réduire la pauvreté endémique de ces régions.
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