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Bois-Guisbert 28 septembre 2008 11:26

« Nous avons tous une opinion sur la guerre en Irak, le réchauffement planétaire, les minorités religieuses, sur les dirigeants du pays, sur l’économie régionale, nationale et mondiale. »

Tous ? Non… Avoir une opinion sur tout est le privilège des imbéciles et des ignorants qui ignore leur ignorance de trop de paramètres, pour que leur opinion soit fiable. Pour ma part, je n’ai aucune opinion sur la guerre en Irak ou sur le réchauffement planétaire. Quant à l’économie, comme tout un chacun, j’attends de voir ce qu’il va se passer, sans être capable d’anticiper quoi que ce soit…

« Mais contrairement à l’opinion que nous nous sommes forgée à propos du restaurant du coin en expérimentant nous même sa cuisine… »

Cet exemple montre toute les limites de l’opinion par « expérimentation personnelle », parce que nous pouvons très bien apprendre, un jour, que ce restaurant dont nous avons, à plusieurs reprises, apprécié la cuisine a été fermé pour manquements graves aux règles élémentaires de l’hygiène.

« …pour la majorité des cas, ce sont les sources d’informations intermédiaires qui forgent notre opinion. »

Ce ne sont absolument pas les « sources d’informations intermédiaires qui forgent notre opinion  », ce sont notre crédulité et notre incrédulité ! Cette tendance est aggravée par le fait que la plupart des gens croient ce qui les arrange et ne croient pas ce qui les dérange !

Et il faudrait encore distinguer entre les opinions profondes et toute la gamme des opinions superficielles d’intensité variable.

A partir de là, la théorie des cinq grands filtres est une ânerie d’intellectuels, qui ne joue qu’un rôle minime dans la réalité. La manière dont se forment les images que l’opinion nourrit sur tel ou tel sujet, est un phénomène extrêmement complexe, échappant à la manipulation pure et simple.

Ne "prend", au niveau de l’opinion, que ce qui trouve un terreau favorable à l’enracinement. Et ce dont se plaint AngeRouquine, c’est de ne pas trouver dans les médias les concepts qui lui tiennent à coeur traités avec les mots qu’elle utiliserait pour les développer.

Je voudrais ajouter quelques mots sur un cas que je connais bien, celui de la Suisse. Quand AngeRouquine écrit : « En résumé, nous pouvons dire que nous ne possédons plus nos médias, nous les avons confiés, sans le vouloir, à de grosses corporations, lesquelles ont un agenda précis qui ne va pas nécessairement dans le même sens que le peuple. », je me marre…

Je me marre, parce que si plus de 60 % de la population suisse est « conservatrice », les journalistes y sont à 75 % de sensibilité « progressiste ». Dans les faits, cela se traduit par des résultats électoraux diamétralement contraires aux positions affichées par l’ensemble des médias. L’exemple extrême est celui de la « votation » sur l’adhésion à l’U.E., rejetée par 77 % des électrices et des électeurs, contre le matraquage unanime des journaux, des chaînes de radio et des chaînes de télévision.

Or, en Suisse, cette unanimité provient de la disparition non d’une presse de gauche, qui a toujours été marginale, mais de la presse de droite, de la droite patricienne nationale, qui étaient représentés par des titres ayant eu leur heure de gloire, comme la « Gazette de Lausanne  », le « Journal de Genève  », la « Feuille d’Avis de Neuchâtel  » et le « Nouvelliste - Feuille d’Avis du Valais  ».

Les deux premiers ont tout simplement disparu, quant aux deux autres, ils se sont sagement alignés sur la bouillie libéral-socialiste mondialiste, qui est la forme médiatique européenne du politiquement correct, illustrée en France par « Le Monde  » et « Libération  ». Bien évidemment, « Jean-François Marquis dans son article Concentration et hiérarchisation dans la presse en Suisse  » ne dit absolument rien de cet aspect de la question.

Mais quoi qu’il en soit, c’est la droite nationale et la droite d’idées (ou Nouvelle Droite) qui, en francophonie, font principalement les frais de l’unification des médias. Il n’en va pas partout de même, puisqu’un idéologue comme Alain de Benoist trouve à se faire régulièrement publier dans un quotidien tirant à plus de 300’000 exemplaires. Il s’agit d’« Il Giornale  » de Milan…


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