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ZEN ZEN 3 octobre 2008 13:52

A l’Elysée, c’est l’agitation
Politique de gribouille...

"...Depuis que le tabou qui pesait sur le mot crise a été levé lors du discours de Toulon, fin septembre, le président de la République et son entourage se réfèrent à la crise à tout instant. Il règne un activisme, un débordement incessant. Les réunions s’enchaînent à un rythme effréné. On planche sur tout : les banques, le sauvetage de Dexia, Renault, l’Europe... Tous les jours, une nouvelle mesure tombe.

 Le gouvernement trouve ainsi 3 milliards dans la nuit pour sauver Dexia (dont 1 milliard imputé sur le déficit de l’Etat), alors qu’il a le plus grand mal à réunir 1,5 milliard pour le financement du RSA. Le lendemain, il choisit de voler au secours des promoteurs et d’acheter 30.000 logements, puis de dégager 22 milliards d’euros pour le financement des PME, grâce aux surplus du livret A et du livret du développement durable. Tout cela se fait dans la précipitation, sans débat public sur l’opportunité des mesures ou des moyens utilisés.

Loin de créer de nouvelles contraintes, la crise semble au contraire donner la possibilité politique à Nicolas Sarkozy de rebattre toutes les cartes, d’effacer un début de présidence décevant et de refaire un jeu à sa main. La tentation de s’abstraire de toutes les règles, de tous les cadres, existe. La petite phrase d’Henri Guaino, redevenu un conseiller influent, sur Canal+, jeudi, sur « la possibilité d’oublier temporairement les critères de Maastricht » n’est que la partie de l’iceberg des débats en cours autour du président. Le respect budgétaire, les déficits publics, tout cela semble accessoire désormais. « Les dettes ? Elles seront effacées par l’inflation. C’est inévitable », suggère un des visiteurs du soir de Nicolas Sarkozy.

Les rencontres informelles avec les amis, banquiers, chefs d’entreprise, économistes, conseillers de tout ordre se succèdent à l’Elysée. Chacun y va de son conseil, de son avis. L’atmosphère est assez comparable au climat qui régnait entre l’automne 1982 et mars 1983, lorsque le gouvernement socialiste s’interrogeait sur la politique à suivre avant de choisir l’Europe et la rigueur.

Quel camp, quelle ligne va l’emporter ? Pour l’instant, l’Elysée envoie les messages les plus contradictoires, au risque de saborder toute initiative européenne. Tout en suggérant qu’il pourrait oublier Maastricht, c’est-à-dire la règle commune européenne, il invite les autres pays européens, membres du G7, pour discuter d’une position commune, et propose même un plan de sauvetage européen pour les banques. Le refus allemand à cette dernière proposition augure mal de ce qui peut se passer, samedi, lors de la réunion prévue avec Angela Merkel, Gordon Brown et Sylvio Berlusconi. Là où l’Europe aurait besoin de coordination, la division risque d’émerger...( Mediapart)


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