Tout d’abord je précise que je n’ai aucune sympathie pour Rouillan et je trouve tout assassinat au nom d’un idéal... ou d’un avantage matériel, des plus condamnables.
Ceci dit... Quand on constate la précarité à laquelle sont livrées non seulement les classes laborieuses mais moyennes depuis quelques années et, en haut de l’échelle, ceux qui sans vergogne s’en mettent plein les poches, des quantités qu’on n’aurait jamais imaginé possibles à l’époque d’Action Directe, des pactoles revendiqués et empochés avec l’obscénité du ’bon’ droit du plus fort, je suis pour ma part surpris qu’il n’y ait pas plus de violence spontanée, dirigée contre certains.
Le dangereux gauchiste qu’était le banquier J.P Morgan disait il y a cent ans qu’un écart de revenus trop large était source de violence et de troubles. Je ne me souviens plus du chiffre, mais il me semble qu’il raisonnait en termes d’un pour vingt-cinq. Vous en connaissez, des patrons qui ne gagnent QUE 25 SMICS ?
Quand je lis une description du ghetto sécuritaire de milliardaires qu’est la Villa Montmorency - dont les habitants refusent la proximité de logements sociaux - il me prend des envies de sit-in musclé...
Encore une fois, cela ne vaut pas mort d’homme... mais j’avoue que je suis embarrassé par le cas Rouillan, j’en envie de le condamner, mais en même temps, je trouve les opprimés bien... timides dans notre pays.