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aquad69 10 mars 2009 13:06

Bonjour JP,

bon article sur un désastre de plus provoqué par notre merveilleux mode de vie !

Mais une remarque : même si celà parait paradoxal, la disparition des Civelles (Pibales) aura été précédée par celle des anguilles, passée, celle-là, complètement inaperçue.

Je m’explique : l’anguille ne se consomme pas seulement sous sa forme juvénile, mais, adulte, elle fournit aussi une chair très fine qui était jadis réputée et même considérée à l’époque féodale comme un plat de riche ; pour la déguster et la redécouvrir aujourd’hui, il faut aller en Hollande, par exemple, où elle est encore exploitée, essentiellement sous sa forme - exquise ! -d’anguille fumée. 

Pour les amateurs, on peut trouver en France l’anguille fumée en tant que produit d’importation vendu à prix d’or dans certaines épiceries fines.

L’anguille était encore abondante et très connue chez nous à l’époque d’avant-guerre : frite, en beignets ou en matelotes diverses, elle était un plat familial dans certaines régions, et les guinguettes vous en proposaient souvent, à côté d’autres poissons d’eau douce.

Sa pêche était chose facile, puisque l’on y emmenait àlors même les enfants l’attraper "au parapluie", par exemple, comme on va aujourd’hui ramasser en famille les champignons.

En soixante ans, tout celà a été oublié, perdu, et la foule n’a même plus souvenir que l’anguille ait pu être comestible !

Jadis omniprésente, il faut aujourd’hui être pêcheur averti et bien connaître certaines régions pour la trouver de taille convenable, et ne craindre ni les PCB ni les métaux lourds pour oser encore la manger.

Si l’on parle encore aujourd’hui des pibales, c’est que les cours sur les marchés où elle s’échangent et leurs débouchés à l’exportation en font un enjeu économique...

Au delà du cas particulier, le sort de l’anguille est une illustration de plus de ce qui nous est arrivé à nous en moins d’un siècle, à travers les illusions de ce que l’on nomme le "modernisme" et qui n’est que la progressive dégradation de l’identité et de la beauté humaine. 

Il n’est évidemment pas original de le remarquer, mais l’espèce actuellement la plus menacée dans le Monde, c’est l’humanité authentique et consciente d’elle-même, aujourd’hui partout chassée et remplacée, au nom d’une concurrence que l’on prétend "naturelle", par l’humain d’élevage, asservi, culturellement uniformisé et produit à grande échelle "sur couche" et en culture hydroponique.

Mais c’est prêcher dans le désert ...

Cordialement Thierry
 


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