IL N’Y A PAS D’EFFET SANS CAUSE
S’il est évident qu’il n’y a pas d’effet sans cause, il est aussi rigoureusement évident qu’il n’y a pas de cause sans effet. Il n’y a pas, il ne peut y avoir de cause sans effet. Qui dit cause dit effet ; l’idée de cause implique nécessairement et appelle immédiatement l’idée d’effet ; s’il en était autrement, la cause sans effet serait une cause de rien, ce qui serait aussi absurde qu’un effet de rien.
Donc, il est entendu qu’il n’y a pas de cause sans effet.
Or des religieux disent que l’univers-effet a pour cause dieu. Il convient donc de dire que la cause-dieu a pour effet l’univers.
Il est impossible de séparer l’effet de la cause ; mais il est également impossible de séparer la cause de l’effet.
Donc, quand on affirme que dieu-cause est éternel, on peut en conclure que l’univers-effet est également éternel, puisque à une cause éternelle doit inéluctablement correspondre un effet éternel.
S’il en était autrement, c’est-à-dire si l’univers avait commencé, durant les milliards et les milliards de siècles qui, peut-être, ont précédé la création de l’univers, dieu aurait été une cause sans effet, ce qui est impossible, une cause de rien, ce qui serait absurde.
En conséquence, dieu étant éternel, l’univers l’est aussi, et si l’univers est éternel, c’est qu’il n’a jamais commencé, c’est qu’il n’a pas été créé.