C’est vraiment de la mauvaise foi. Je vous demande une vision de la société à travers des actes politiques où vous incluez l’Humain. C’est tout. Fondamentalement, on ne peut pas être contre cette idée d’humanisme, vous le savez très bien. Mais on peut se poser des questions s’il y a tant de réticences. C’est un beau projet, mais c’est comme l’écologie politique : on ne peut être contre, simplement pour que cela se mette en place, il faut un changement de mentalités dès le départ, et si on le veut rapidement, il n’y a qu’un moyen, la dictature idéologique. Je crois en la tension entre le vice et la vertu, pas qu’en la vertu.
Les droits de l’homme sont la nouvelle religion de l’Occident contemporain . Il n’y a pas pire croyance partagée que celle qui consiste à créditer chacun de son humanité. Il y a comme une morale universelle de la compassion. Mais un individu abstrait de son milieu dont le but ultime est le bonheur, ce n’est pas l’alpha et l’oméga sur la planète. L’universel des droits de l’homme ne peut devenir notre bonne conscience et notre mauvaise foi.