José,
Dans une intervention du 22 décembre, vous dénonciez le « scandale Jean-Marie Le Pen », en l’occurrence l’absence de représentation nationale pour un parti qui rassemble les voix de cinq millions d’électeurs. Je n’ai pas la fibre suffisamment démocrate pour m’en offusquer. Je considère que c’est de bonne guerre. Du moment qu’on peut éliminer un adversaire sans susciter l’indignation de l’opinion publique, on aurait tort de s’en priver.
En revanche, je pense que cet ostracisme est une faute, une faute politique majeure, dont il faudra un jour, payer le prix.
Selon le dernier sondage réalisé pour la Commission consultative des droits de l’homme, la proportion de Français osant s’avouer raciste a passé de 1 sur 4 à 1 sur 3 entre 2004 et 2005. Si vous ajoutez à cela, ceux qui sont racistes sans en avoir conscience et ceux qui ont eu peur de dire ce qu’ils pensaient, vous atteignez au moins ces 56 % de Français qui estiment qu’il y a trop d’étrangers en France.
Que les demeurés de la Ligue des droits de l’homme et les ravis de l’Obsmondération, ne comprennent pas que plus il y a d’étrangers, plus il y a rejet des étrangers est dans l’ordre des choses, mais que cette majorité de Français ne soit pas entendue par les politiciens est lourd de menaces pour l’avenir.
Le petit Sarkozy adresse un certain nombre de clins d’oeil à ces Français-là, mais je pense qu’on lui accorde beaucoup plus d’intentions concrètes qu’il n’en nourrit effectivement. Ses propos ambigüs sur la double peine sont symptômatique de l’ambiguïté du personnage, puisque la double peine est définitivement justifiée par le fait que le délinquant étranger viole, à la fois, le Code pénal et les lois de l’hospitalité.
Que le matamore de Neuilly ait cru devoir donner des gages à la coterie progressiste en déclarant :
“La réforme de la double peine a procédé de la même conviction : à chaque délit, à chaque crime, il doit y avoir une réponse pénale ferme. Mais celle-ci ne peut varier selon que l’on est, sur sa carte d’identité, français ou non. Lorsqu’il a passé toute son enfance en France ou qu’il y a fondé une famille, le second n’a pas à subir une seconde sanction en étant expulsé dans on pays de nationalité et coupé de sa famille“,
n’est pas encourageant, dans la mesure où la vertu première de la sanction n’est pas de punir l’acte, mais de dissuader de comettre l’acte...
La suppression de la double peine représente donc d’abord un affaiblissement considérable de l’arsenal de la dissuasion, et on voit déjà se pointer les cocus du sarkozysme qui seront certainement moins accomodants que les cocus du mitterrandisme et du chiraquisme.