Bonjour à tous
et respectueuse inclinaison envers vous Madame,
qui gracieusement proposait une réflexion sur l’essentiel, sur le sens de la vie.
D’après ce que je comprends, vous n’étes pas contre la consommation, mais pour la véritable Consommation, celle qui mène à l’accomplissement, à l’achèvement de l’être humain.
Reconnaître et distinguer ce qui favorise le libre envol, aide à « mener à sa fin »,« à son terme » la destinée humaine, du non-choix conditionné qui « détruit » l’humanité et l’entraîne dans sa chute.
Est il inexorable que notre société accepte, voire réclame cette occupation de nos esprits qui nous contraint à préférer le faux, l’ersatz à l’authentique ?
Y a t’il quel que chose qui puisse remplacer l’essentiel ? Évidemment non. D’où le tour de passe-passe de décréter archaïque toute référence à la transcendance, de ridiculiser la notion d’essentiel, d’essence. Après cette évacuation, tout sonne faux, mais quand il n’y a plus qu’un seul son de cloche toute manipulation est possible, la place est libre pour les désenchanteurs, chantres de l’inessentiel. Ce n’est plus de cloche dont il s’agit, mais peut être de trompettes, celles des hérauts qui annoncent l’arrivée de Sa Majesté Consommatrice.
Jéricho ne semble plus si lointaine.
Que peut attendre une société qui n’a plus qu’un seul modèle à proposer et à transmettre aux futures Générations : consomme toujours plus sinon tu n’est rien ?
Le modèle ou plutôt le moule dans lequel la société dite de consommation nous presse de toute part d’entrer ( pour notre plus grand bien) est comme un plat dans lequel on étale les aliments avant de les faire cuire, c’est pour mieux nous consommer en nous consumant.
En acceptant de devenir des consommateurs fabriqués, formatés, je et nous, utilisons les choses et le monde comme un produit à usage unique, vite usé, dévalorisé, bon à jeter. Symétriquement, semblablement, je et nous acceptons de devenir des choses à usage unique sans devenir, sans horizon, atteint de consomption.
Sans crainte de me tromper, je préfère devenir un fou et apprendre à ne pas me laisser consumer par l’inessentiel.