Article très juste dans l’ensemble et riche en références intéressantes. Merci à l’auteur, auquel je ferai seulement trois petites critiques :
- sauf erreur de ma part, vous ne faites pas référence à un texte fondateur, qu’on aurait pu s’attendre à voir cité vu le titre de votre article : le Discours sur la servitude volontaire de La Boétie (texte qu’on peut trouver gratuitement en ligne, en passant par Wikipedia). Dès le 16ème siècle, avant même Hume que vous citez, La Boétie avait bien compris que la force toute seule ne peut suffire à soumettre un peuple.
- Il me semble que vous employez l’adjectif « totalitaire » d’une manière peu rigoureuse. Toute dictature n’est pas forcément totalitaire, au sens où Hannah Arendt a défini ce mot.
- Je comprends mal pourquoi vous trouvez bizarre les propos d’Adorno lorsqu’il présente les hommes d’affaires comme des manipulateurs. Etant donnée la rude concurrence qui sévit dans ce milieu, étant donnée l’obligation de faire un maximum de profit sous peine de couler, on ne voit pas comment les hommes d’affaire pourraient faire l’économie de la manipulation pour réussir. Et ce qui était vrai à l’époque d’Adorno l’est encore plus à notre époque. Qu’est-ce donc que l’affaire des subprimes, sinon une énorme manipulation, où les financiers se manipulaient les uns et les autres et s’auto-manipulaient pour se rassurer ?