Le président Nicolas Sarkozy à l’Elysée (Sipa)
L’Elysée est-il intervenu directement dans la procédure judiciaire autour de l’affaire
Clearstream ? La question n’est pas nouvelle. Mais elle revient avec plus de force alors que le conseiller justice de Nicolas Sarkozy,
Patrick Ouart,assume pleinement : « dans ce dossier,
je conseille Nicolas Sarkozy ».
Dans
« Justice, le ministère infernal », un livre d’entretien avec le journaliste Mathieu Delahousse, à paraître le 14 octobre aux éditions Flammarion et dont des extraits ont été publiés mercredi 7 octobre, Patrick Ouart explique comment, depuis l’Elysée, il
surveille Rachida Dati, embourbée dans une guerre de tranchée avec les magistrats. Une surveillance si rapprochée que Patrick Ouart est alors surnommé «
le vrai ministre » de la Justice.
Une fonction privatisée ?
Patrick Ouart ne s’embarrasse pas de langue de bois sur le dossier
Clearstream : « Le président veut en avoir la
maîtrise », reconnaît-il. « Dans ce dossier, je conseille Nicolas Sarkozy. Ses intérêts sont défendus par un duo formé de
Thierry Herzog et moi-même », précise-t-il encore.
« Ce pourrait être une privatisation de ma fonction. Mais ce n’est pas le cas. (…) Je ne suis pas dans un conflit d’intérêts », estime Patrick Ouart.
Qu’importe si le principe de séparation des pouvoirs en prend un coup. Et qu’importe si le même homme sert
le président de la République, garant de l’indépendance de la justice, et Nicolas Sarkozy,
partie civile dans le procès.
De quoi démentir ceux qui, à l’UMP, affirment que le président est une partie civile comme les autres.