Cela fait longtemps que le Sarkozy-président dépasse les bornes.
Mais nous y sommes aussi pour quelque chose, nous’peuple de France’, non ?
Car nous avons laissé faire, ou si peu réagi, si ce n’est avec des mots et, pire, nous avons baissé la tête.
Qu’un gamin de 23 ans, qui n’a jamais mis les pieds à l’EPAD, qui peine
visiblement à passer sa licence de droit, soit sérieusement pressenti
comme président de l’Etablissement public d’aménagement de la Défense,
passe l’entendement. On parle quand même de 3 millions de mètres carrés
de bireaux, plus de 50 000 salariés et 2500 sièges sociaux.
L’établissement brasse des milliards d’euros et accepte sans rechigner
des pertes de dizaines de millions chaque année.
Et quand on voit des politiciens comme Thierry Solère
ou Patrick Devedjian monter au créneau pour expliquer que cette
candidature est bien naturelle, que la valeur n’attend pas le nombre
des années et que tout le monde se réjouit, les bras en tombent.
Certes, la France s’organise de plus en plus autour du
bon plaisir d’un monarque capricieux (et parfois de sa famille ou de sa
cour). Certes, les Hauts de Seine nous ont familiarisé avec les charmes
de la gestion clanique, de type Corse, et avec une opacité sans égale.
Certes, on le voit tous les jours au procès Clearstream, Sarkozy fait
peur et beaucoup se couchent devant ses caprices.
Mais quand même !
Il est quand même légitime de se poser quelques questions.
En quoi Jean Sarkozy est-il le candidat le plus
légitime ? Pour son expérience ? Il n’en n’a pas. Pour son talent ? Il
ne l’a pas encore démontré. Pour son envergure politique ? C’est vrai
qu’il a de solides appuis. Pour sa connaissance de l’EPAD ? Il n’y a
jamais mis les pieds.
Alors, comble du népotisme ? Le monarque case sa petite
famille ? Je ne crois pas que l’explication suffise. On ne l’avait tout
de même jamais vu prendre de tels risques, et il est bien des
courtisans, et des plus dociles, qui attendent encore en vain leur
récompense.
C’est pourquoi je pense qu’il serait utile d’examiner
d’autres hypothèses. Y aurait-il par exemple des dossiers à protéger
sur les dalles de bétons qui vont de la Fac Pasqua à tant de sièges
sociaux amis ? Y aurait-il des candidats dérangeants pour la gestion
passée (de M. Sarkozy) ? Y aurait-il des cagnottes à préserver pour de
futures campagnes électorales ?
En effet l’hypothèse népotiste me semble un peu courte pour justifier une
telle décision, qui ne sera pas sans avoir un coût politique. Il y a
visiblement de très gros intérêts autour de cette affaire.Mais je n’en sais pas plus hélas !