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Furax Furax 24 décembre 2009 11:31

Il est navrant d’être obligé de se répéter sans cesse...
Après la guerre, le grand rabbin de Rome, Israële Zolli s« est converti au catholicisme en prenant pour nom de baptême Eugénio (et safemme Eugénia), en hommage qu Pape Pacelli. C’était, comme Golda Meïr, un homme qui ne savait certainement rien des activités du Pape...
Le RABBIN David Dalin a publié »Le mythe du Pape d’Hitler« où il démontre que la plupart des pièces du dossier monté contre Pie XII ont été fabriquées ou financées(Le Vicaire) par le KGB.

Enfin :

 »Pourquoi nous avons publié « la guerre de Pie » par William Doino, Jr (Catalyst, avril 2005)

Il y a huit ans précisément ce mois-ci, le magazine "the New Yorker« publia un article exceptionnellement long, sous le titre »le silence« . Ecrit par le prêtre »défroqué" James Carroll - aujourd’hui éditorialiste au Boston Globe, cet article soutenait qu’à la fois la doctrine de l’infaillibilité papale et l’insistance de l’Eglise sur "la primauté de Jésus comme vecteur de rédemption" étaient fausses et causes de nombreux malheurs au travers de l’Histoire. Se fondant sur son interprétation erronée de l’infaillibilité papale - étonnante pour un ancien élève du séminaire, Carroll affirmait que cette doctrine empêchait l’Eglise de reconnaître ses propres torts, et forcait Jean-Paul II au silence en face de « péchés institutionnels majeurs ». "La doctrine de l’infaillibilité« , concluait Carroll, »est semblable à un virus qui paralyse le corps de l’Eglise.

« Le silence » entraîna une mini-polémique, et devint rapidement un texte incontournable pour les anti-catholiques, et un sujet de conversation chez les « bobos » (NDT : traduction personnelle de "chattering classes", les intellectuels si l’on veut). Mais ce qui faisait sensation dans cet article, ce n’était ni les attaques contre le pape, ni contre la doctrine d’infaillibilité, ni même les nombreuses erreurs théologiques et historiques qu’il comportait. Ce qui fit sensation, c’était la tentative de Carroll pour faire porter au pape Pie XII, et donc à l’Eglise Catholique toute entière, la responsabilité de l’Holocauste.

Ces attaques de Carroll n’avaient rien de nouveau. Dès 1943, la propagande soviétique faisait circuler des fables sur la collaboration présumée de Pie XII avec l’Allemagne hitlériennne, cherchant ainsi à semer le trouble parmi les fidèles. Après la guerre, ces mythes communistes furent repris par l’écrivain Rolf Hochhuth - par ailleurs un ancien membre des jeunesses hitlériennes, dont la pièce « le Vicaire » (1963) cherchait à transférer la culpabilité de l’Allemagne sur un pape italien. Le livre de Hochhuth dépeignait un Pie XII faible et avare qui aurait pu empêcher l’Holocauste par quelques déclarations, mais préféra garder le silence, en raison justement de ses faiblesses et de ses intérêts financiers. L’article de Carroll dans le New Yorker se contenta de résumer les accusations de Hochhuth et les élargit.

Bien que de nombreuses voix s’élevèrent en réponse à l’article du New Yorker (...), les attaques de Carroll contre la papauté encouragèrent les polémistes anti-papistes, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise, à publier leur propre salve. En quelques années, une véritable industrie littéraire anti-Pie XII et anti-catholique émergea : « Hitler’s Pope » de John Cornwell (1999), « Papal Sin » de Gary Wills (2000), "Under his very window« de Susan Zuccotti (2000), »The Catholic Church and the Holocaust, 1930-1965« de Michael Phayer (2000), »The Popes Against the Jews« de David Kertzer (2001), »Constantine’s Sword" du même Carroll (2001), et enfin « A Moral Reckoning » de Daniel Jonah Goldhagen (2002) (NDT : j’ai laissé en anglais les titres car je ne sais pas si ces livres ont été publiés en français à part celui de Cornwell).

Sur les plateaux des talk-shows et dans les colonnes des journaux universitaires, ces livres, en dépit de leurs nombreuses erreurs grossières, étaient accueillis avec enthousiasme. Un homme toutefois, resta dubitatif : le rabin et historien David Dalin. Scandalisé par ce qui lui semblait un détournement et une récupération de l’Holocauste à des fins partisanes, Dalin décida de répondre. Diplômé en histoire et en théologie, et participant du dialogue judéo-chrétien depuis longtemps, il avait à la fois la légitimité et le bagage universitaire nécessaire pour rétorquer aux anti-papistes, et pour écrire avec précision sur l’Eglise Catholique et l’Holocauste. Le résultat fut une série d’articles, dont le plus important, son premier, publié sous le titre « Pie XII et les juifs » le 26 février 2001 dans le Weekly Standard (NDT : excellent magazine conservateur américain), résuma en 5000 mots l’ensemble de la controverse.

Traduit en plusieurs langues, l’article de Dalin devint l’un des articles les plus repris sur Pie XII. Ce qui frappa le plus de nombreux lecteurs, ce ne fut pas la réfutation magistrale, point par point, des arguments des détracteurs de Pie XII, mais plutôt sa conclusion : "Pie XII fut un authentique et sincère Juste" (NDT : en référence aux Justes d’Israël, titre décerné par le mémorial Yad Vashem aux protecteurs des juifs, en particulier pendant le 2 ème G.M.).

Bien évidemment, l’article de Dalin ne fut pas du goût de tous, en particulier de ceux qui avaient fait une petite fortune sur le mythe du Vicaire, ou ceux dont les désaccords idéologiques avec l’Eglise était soutenus et renforcés par cette fable. Les attaques redoublèrent de férocité. Dans un article publié dans le journal First Things, Joseph Bottum développa la thèse que, bien que les partisans de Pie aient démoli systématiquement les accusations contre le Pontife, ils avaient perdu la guerre au sens large, celle de la réputation de Pie, car les ennemis du Pape demeuraient beaucoup plus puissants. Cette conclusion de Bottum apparait prématurée.

En réalité les partisans de Pie XII voyaient leur influence grandir, aux Etats-Unis comme dans le monde. En évoquant cela, nous avons décidé de réunir en une seule anthologie les réponses apportées aux critiques récentes de Pie, d’une façon systématique et mesurée. Le résultat, c’est le livre "The Pius War : Responses to the Critics of Pius XII", édité par Bottum et Dalin, et publié par Lexington Books.

Les cent premières pages du livre réunissent les meilleurs compte-rendus critiques, sélectionnés parmi des centaines, des différents livres publiés au cours de la dernière décennie. Les critères de sélection furent l’éloquence, la force de persuasion, la finesse de la connaissance, et plus que tout la précision historique, car ces contributions s’avéreraient inutiles si elles ne pouvaient démontrer leur validité.

Ensuite, deux éminents historiens de l’Eglise, l’allemand Dr. Rainer Decker et le frère John Jay Hughes, rétorquent respectivement au livre de Cornwell « Hitler’s Pope » et au livre de Michael Phayer "the Catholic Church and the Holocaust" - en expliquant ce qui s’est réellement passé lorsque les nazis ont raflés les juifs de Rome (thème de la pièce de Hochhuth). Le professeur Ronald Rychlak, le plus éminent spécialiste de Pie aux Etats-Unis, démoli la thèse de Susan Zuccotti selon laquelle Pie XII n’a « rien fait ou si peu » pour aider les juifs persécutés. Robert Louis Wilken, un éminent historien du Christianisme à l’Université de Virgine, délivre un coup fatal à la thèse de James Carroll dans "Constantine Sword". Justus George Lawler, enseignant et éditeur, s’occupe de la thèse de Gary Wills, truffée d’erreurs historiques. Le spécialiste des papes Russel Hittinger répond à David Kertzer (« The Pope against the Jews »). L’expert en archives John Conway critique les historiens qui évoquent régulièrement les mystérieuses archives « secrètes » du Vatican pour la période de la 2nde guerre mondiale, alors qu’ils n’ont manifestement pas juger bon d’étudier les archives déjà publiées du Vatican, qui occupent déjà onze volumes. Michael Novak se charge de la thèse de Daniel Goldhagen. Enfin Kevin M.Doyle ajoute une pépite inattendue au livre, une analyse de la prétendue « encyclique cachée » contre l’anti-sémitisme, prévue par Pie XI et soit-disant supprimée par Pie XII. Doyle démontre que cette encylique, loin d’être cachée, a au contaire été transformée et publiée seulement six semaines après le début de la guerre sous un nom différent, Summi Pontificatus, condamnant le racisme sous toutes ses formes. Ajoutez à cela le fameux article du rabin Dalin, ainsi qu’une introduction et une conclusion de Bottum.

A la suite de ces articles se trouve ma propre contribution (NDT : celle de William Doino Jr.), une bibliographie annotée de 180 pages qui tente de fournir une grille de lecture de tous les aspects de la controverse, avec une focalisation sur la démonstration que Pie XII, loin de demeurer « silencieux », condamna au contraire l’anti-sémitisme, le racisme et le génocide, avant, pendant et après l’Holocauste. (...) Mon objectif était de procurer aux laïcs comme aux universitaires une « cartographie » intellectuelle et historique poux ceux qui veulent en savoir plus, et qui veulent savoir quels auteurs sont dignes de foi, et pourquoi.

Aussi important que soit le livre « The Pius War » dans la redécouverte de la vérité historique, il ne tente pas de cacher ou de laver les fautes des « fils et filles » de l’Eglise Catholique pour reprendre l’expression de Jean-Paul II. De nombreux intervenants évoquent franchement l’anti-judaïsme et l’anti-sémitisme, et la bibliographie comporte une longue section dédiée aux relations judéo-catholiques, couvrant tous les aspects de cette relation tumultueux, les brillants comme les plus noirs.

D’ores et déjà nous pouvons voir les signes du changement. « Amen », un film tiré du livre de Hochhut, « le Vicaire » sorti dans les salles en 2002 (NDT : encore une fierté française !) et réalisa un flop international, s’attirant des critiques très négatives (NDT : pas en France où il souleva l’enthousiasme des foules germanopratines). Hochhut, de son côté, a récemment été pris la main dans le sac en train de louer les travaux de l’historien révisionniste et négationniste David Irving, se discréditant ainsi un peu plus. John Cornwell a récemment déclaré qu’il était « impossible de juger » Pie XII au regard des « débats et éléments » qui ont suivi la publication de son livre « Hitler’s Pope », aujourd’hui discrédité. Même Susan Zuccotti, écrivant dans la publication « Holocaust and Genocide Studies » en Automne 2004, bien que maintenant son attitude hautement sceptique sur les efforts de Pie XII pour sauver les juifs, reconnait l’existence de preuves et d’éléments qu’elle a ignoré, et déclare qu’il existe "de la place pour un compromis et une réconciliation" des participants au débat. Ainsi, la vérité progresse, et continuera à progresser au fur et à mesure que des archives seront ouvertes, des livres seront écrits, et de nouvelles perspectives verront le jour.

William Doino, Jr est un auteur catholique et un éditorialiste.


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