Débattre est une bonne chose. Mais pourquoi débattre ? L’intérêt du débat est de permettre à chaque participant d’exposer ses arguments, d’entendre, d’analyser et de critiquer ceux des autres (critiquer dans le sens littéral).
Les participants sont conduits à la fois à traduire leurs pensées en mots et à découvrir d’autres perspectives, d’autres logiques et d’autres intérêts.
Le but du débat étant plus la confrontation des idées par l’exposition des argument que de convaincre et de trouver la solution miracle à un problème complexe. Si évolution de la pensée il doit y avoir, elle se fera après analyse, rejet ou appropriation des arguments exposés.
Pour en revenir au problème du financement des retraites, il me semble qu’il ne doit pas être séparé de celui du financement de la protection sociale en général. La Sécurité Sociale porte bien le nom du but poursuivis par le Conseil National de la Résistance, amoindrir l’angoisse lié aux risques de la vie humaine, la maladie, la famille, la vieillesse.
La recherche de la sécurité qu’elle soit sociale ou civile, est la cause première de la construction des sociétés humaine et la nier, comme l’a fait mme Parisot qui la comparait à la vie amoureuse, c’est nier la société humaine et donc stérile et sans issue.
Nos hommes politiques n’ont pas su ou pas voulu voir que le financement de la protection sociale devait s’adapter à l’évolution de la société.
Il était certainement logique et conforme à l’esprit de l’époque de faire financer la protection sociale par les salariés à l’époque du plein emploi des ouvriers-employés, des études et d’une retraite courte. Ce système de tontine privilégiait scandaleusement les cadres aux études et aux retraites longues mais c’était la rançon de l’égalitarisme et de la solidarité.
Aujourd’hui, le chômage de masse à remplacer le plein emploi, les études et les retraites sont plus longues, les machines et l’informatique ont remplacé les ouvriers et les employés. Les quelques manufactures de main d’oeuvre encore nécessaires sont envoyés dans les pays à bas coût sociaux, réglementaire et écologique dégageant de gros bénéfices à l’abri du fisc dans les paradis fiscaux.
La conclusion logique est qu’il faut asseoir le financement de la protection sociale sur une assiette plus conforme à la réalité actuelle sous peine d’effondrement du système sous le poids de la dette.
La CSG était une solution provisoire qui devait nous mener vers la TVA sociale (débattue par ailleurs) mais la frilosité, le populisme et la démagogie de tout bord ont fait échouer cette évolution nécessaire. Il s’agit ni plus ni moins de transférer le financement de l’entreprise productrice (discriminatoire et de plus en plus réduit) vers la consommation (universel).
La TVA sociale modulée en fonction de la priorité des besoins (produits de base, produit courants, produits de luxe) est le mode de financement adaptée à l’époque actuelle basée sur le capitalisme.