En rapport avec ces dix Américains arrêtés le week-end dernier après avoir tenté d’enlever des petits Haïtiens, je partage cet avis : « Et si toutes ces bonnes âmes si soucieuses du sort des enfants des pays pauvres, se contentaient de faire pression sur leurs dirigeants afin que les rapports Nord-Sud soient moins inégalitaires ? Mieux, et si au fond, ces bonnes âmes si promptes à jouer avec les lois au motif de sauver les pauvres enfants du Sud, gardaient leur générosité pour eux car, au vu du résultat qu’elle produit, ça craint ! » Culturefemme.
Revenons-en maintenant au billet de Jean-Vital de Montléon.
Je n’aime pas ce genre de question à réponses binaires (oui/non, 0/1, ...). Vous n’avez que deux choix possibles. C’est blanc ou c’est noir. C’est bien ou c’est mal.
Comme tout être humain, je suis plein de contradictions. Et, je répondrais : ni pour, ni contre. Mais, cela vous laisse évidemment sur votre faim et je devine votre insatisfaction.
Pour être en accord avec moi conscience, je ferai donc mienne les conclusions d’Isabelle COGLIATI, Doctorante CERI, « Adoption internationale et respect de l’enfant » :
« Il ne faut pas oublier que l’adoption internationale, si elle est souvent la meilleure solution pour un enfant et des parents, n’est dans l’absolu, c’est-à-dire au regard des droits de l’enfant, qu’une solution temporaire et limitée. En effet, elle ne concerne que les enfants »adoptables« et au sein de ceux-ci en majorité des enfants en bas âge et en bonne santé : ceci exclut les enfants qui sans être juridiquement adoptables auraient besoin d’une protection spécifique ou qui, adoptables, sont handicapés, malades, trop âgés, en fratries...
Dans la mesure où l’on envisage l’adoption internationale comme un moyen de protéger l’enfant, faute de solution nationale satisfaisante, le réel progrès à long terme ne réside pas seulement dans le fait que les adoptions internationales soient faites dans la légalité et le respect de l’intérêt de l’enfant mais que la situation dans les pays d’origine soit meilleure et que l’abandon de l’enfant pour des raisons financières ne soit plus de mise.
Ainsi, on peut envisager que, la pauvreté (en tant que cause majeure d’abandon) et le trafic éradiqués, l’adoption internationale redeviendrait, à terme, un phénomène résiduel. Dans l’attente, il faut garder de l’adoption internationale le souvenir de visages d’enfants et de parents heureux de s’être rencontrés à l’autre bout du monde. »
Et pour terminer, un morceau de poésie bien connu :
Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même.
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
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Khalil Gibran, Le prophète